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Alex Guofeng Cao

Jackie vs JFK II

2010
Epreuve à développement chromogène sur Plexiglas et dibond
Chromogenic print on Plexiglas and Dibond

152.4 x 101.6 cm

Alex Guofeng Cao (né en 1969 en Chine) propose des œuvres photographiques qui jouent avec les icônes culturelles populaires, suggérant une multiplicité de lectures et questionnant la véracité de l’image. La technique est toujours la même : un portrait en grand format, composé en réalité d’une multitude de petits portraits, répétés sur le support, créant un lien fort entre deux acteurs de notre Histoire contemporaine.

Ainsi, dans Jackie vs JFK II, une première image fait face au spectateur : le portrait de Jackie Kennedy, première dame des Etats-Unis, qui regarde avec des yeux étincelants vers l’avenir. Son visage rayonnant est en réalité composé de vignettes miniatures de son mari, John F. Kennedy, président des Etats-Unis entre 1961 et 1963. Cette photographie insiste sur le lien fort qui unissait ce couple si célèbre et qui incarnait au début des années 60 l’optimisme américain. Au sein même des petits formats, l’artiste a pris le soin d’insérer quelques anomalies visuelles, qui complètent l’histoire des deux personnages.

En exploitant des visages parmi les plus reconnaissables du vingtième siècle (de la même manière, il a fait dialoguer Marilyn Monroe et Mona Lisa, John Lennon et Elvis Presley, Andy Warhol et Mao, Gandhi et Mère Teresa, Frank Sinatra et Liza Minell, etc.), Alex Guofeng Cao crée du lien entre les différents pans de notre Histoire, tout en proposant des œuvres à la fois séduisantes par leur effet visuel instantané et par la narration qui en découle.

Alex Guofeng Cao (born in 1969 in China) plays with cultural and popular icons, suggesting various readings of the picture and questioning its meanings. He makes great portraits, compound of little thumbnails of the same portrait repeated many times.

The great portrait is linked to the small ones by History. Here, in Jackie vs JFK II, it is Jackie’s portrait that is noticeable at the first glance. She is looking away and beaming. In fact, her face is compound of little portraits of her husband, John F. Kennedy, president of the United States of America between 1961 and 1963. This picture plays up with the famous couple, who represented the optimistic American Way of Life. The artist integrated some visual anomalies, completing the couple’s story.

Alex Guofeng Cao used one of the best known faces of the twentieth century (on the same way, he mixed Marilyn Monroe and Mona Lisa, John Lennon and Elvis Presley, Andy Warhol and Mao, Gandhi and Mother Teresa, Frank Sinatra and Liza Minelli, etc.) so as to create links between different periods of History through attractive pieces of art.

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André Carrara

Cathy

1997
Photographie, tirage sur support baryté contrecollé
Photography, print on barium glue-backed support
80 x 60 cm

André Carrara (né en 1939 à Paris) se plait à dire qu’il est venu à la photographie de mode par amour des femmes. Et il est vrai que durant ces 40 années de collaboration avec les magazines de mode les plus prestigieux (Vogue, Glamour, Elle), il n’a eu de cesse de célébrer le genre féminin.

Son travail témoigne également de sa passion pour le septième art. Au travers de ses portraits en noir et blanc, il évoque Rossellini, Bergman ou Bunel. Autant de réalisateurs qui, par le biais de leurs films, ont pu magnifier leurs muses et auxquels André Carrara rend hommage dans ses clichés.

Dans le portrait Cathy, le photographe est à la recherche d’une unité parfaite afin de rendre l’atmosphère fugitive d’un instant et le miracle de la lumière unique. André Carrara travaille souvent avec des jeunes femmes qui ne sont pas nécessairement mannequins, mais des femmes qu’il a rencontrées et qui posent pour la première fois devant un objectif. Dans ses portraits, André Carrara cherche à capter un moment de grâce, l’instant ou le modèle oublie son objectif, pour livrer un portrait plus intime.

André Carrara (born in Paris in 1939) likes saying that it was his love of women that made him a fashion photographer. Indeed, during the 40 years of collaboration with the most prestigious fashion magazines (Vogue, Glamour, Elle), he has never ceased to celebrate women.

His work also shows his passion for cinema. Through his black and white portraits, he evokes Rossellini, Bergman, or Bunuel. All these filmmakers have magnified their muses through their films, and André Carrara pays tribute to them in his pictures.

In Cathy’s portrait, the photographer is in search of the perfect unity that will capture the fugitive atmosphere of an instant and the miracle of a unique light. André Carrara often works with young women he has met, who are not necessarily models, and who pose in front of a camera for the first time. With his portraits, André Carrara tries to seize a moment of grace, the instant when the model forgets the camera and becomes the subject of a more intimate picture.

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Arman

La Fenice III

2004
Epreuve de bronze à patine calcinée et de bronze poli
Patinated and polished bronze
62,5 x 29 x 17 cm

Armand Fernandez est né en 1928 à Nice, et décède à New-York en 2005. En 1946, alors étudiant à l’Ecole des Arts Décoratifs de Nice, il se lie d’amitié avec Yves Klein dans un cours de judo. C’est en hommage à Vincent Van Gogh et sous l’influence de Nicolas de Staël et Serge Poliakoff que l’artiste décide de signer de son prénom, mais suite à une erreur d’impression sur un carton d’invitation le d est retiré. Dès lors son nom d’artiste devient simplement « Arman ».

Yves Klein, en 1960 présente Arman à Pierre Restany, grand critique d’après-guerre, et introduit le jeune plasticien auprès des Nouveaux Réalistes dont il devient membre-fondateur. Arman s’intéresse au statut de l’objet et au rapport que les sociétés modernes entretiennent avec celui-ci, entre sacralisation et consommation. Les œuvres qui impliquent la destruction sont en fait le résultat de cette même destruction. Celle-ci prend la forme de colères, de coupes ou de combustions. Connu pour malmener les instruments de musique, ce violon dont le titre illustre la figure d’un phénix de bronze renait de la gangue de ses cendres.

Le titre de l’œuvre nous rappelle le nom d’un célèbre opéra à Venise, La Fenice (Le Phénix). Achevé en Avril 1792, il remplaçait à l’identique l'original du théâtre San Benedetto, détruit par le feu. En 1996 le théâtre est à nouveau détruit par un incendie, mais rouvre en 2003, toujours immortel.

Armand Fernandez was born in 1928 in Nice, France and passed away in New-York in 2005. In 1946, as a student of decorative arts school of Nice, he met Yves Klein during Judo lessons. In tribute to Vincent Van Gogh and under the influence of Nicolas de Staël and Serge Poliakoff, the artist wanted to sign with his first name, but because of a print mistake the final -d of Armand disappeared, since then his artist name is Arman.

In 1960 Yves Klein introduced Arman to Nouveaux Réalistes movement and to Pierre Restany, (a great post war critic). Arman focuses his approach on the status of the object and the link that society maintain with it, between sacralization and consumption. Artworks that involve a process of destruction are the result of the destruction itself.

Such destructions are made of wraths, smashings, cuttings, and burnings. Well known to mistreat music instruments, this violin is like the phoenix, reborning from its coat of ashes.

The title La Fenice, reminds us the name of a famous opera in Venice. Built in April 1792 it replaced identically the original San Benedetto theater, burnt to ashes. In 1996, again the theatre is anew destroyed by fire, however it reopened in 2003, always immortal.

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Claude Lévêque

Nous irons jusqu’au bout

2012
Néon blanc
22 x 160 cm

« Comme souvent dans mon travail, l’écriture néon inscrit des lieux communs du langage liés à l’existence ou à la réalité quotidienne. L’intérêt pour moi de reproduire en néon ce type de phrase avec une écriture tremblée, hésitante est qu’elle peut être perçue à double sens, tout à fait le contraire d’une citation ou d’une injonction. Certaines des phrases que je choisis sont en anglais et peuvent faire référence à des morceaux de musique qui m’ont marqué.» A première vue, une simple phrase, un tracé à main levée, enfantin et maladroit. Et pourtant, c’est une décharge électrique et émotionnelle que Claude Lévêque flanque au visiteur. L’impact qu’elle provoque est double : le désir héroïque d’un être qui exprime son souhait de durer, de traverser le temps, couplé à cette absurdité d’un souhait déjà voué au néant. Le trajet d’un désir en quelque sorte, de sa naissance à sa mort. Provocatrice et culottée, cette phrase mise en lumière permet justement de faire éclore cette fragilité, cette lueur d’espoir qui fait naître une tendre poésie.

Telle est l’ambivalence choisie par Claude Lévêque : un chuchotement qui marie inextricablement l’espoir et la révolte. Prendre conscience de ses propres archives autobiographiques, « Aller jusqu’au bout » de ses souvenirs et de ses engagements pour mieux appréhender le présent et perdurer. L’enfance perdue est de nouveau mise à l’honneur par Claude Lévêque : « Cet univers lointain me fascine parce que c’est l’arrivée dans un monde. Un état contemplatif que j’ai conservé, je le crois bien. » Réhabilitée et gardienne des portes du Château Labottière, elle trône et incite les néophytes de ce parcours d’exposition à s’inscrire dans une démarche collective pour plonger au cœur du travail de l’artiste.

«As is often the case in my work, communal places are inscribed with neon writing featuring language connected with existence and the reality of daily life. My interest in reproducing these phrases in shaky and hesitant neon writing lies with the double meaning which can be perceived, quite the opposite from a quotation or a summons. Some of the phrases I choose are in English and refer to pieces of music which have had an impact on me. »

At first glance, it’s just a simple phrase, a freehand outline, infantile and clumsy. And yet it is also a shot of emotion and electricity fired at the visitor by Claude Lévêque. The impact it has is twofold: the heroic desire of a person expressing a wish to endure and to stand the test of time, coupled with the absurdity of a wish which has already been doomed to come to nothing. The journey of a wish, as it were, from birth to death. Daring and provocative, this phrase set in light enables the fitting emergence of a fragility, a glimmer of hope which gives birth to a tender and poetic charm. Such is the ambivalence that Claude Lévêque has chosen: a whispering which inextricably combines hope with rebellion. To become aware of one’s own autobiographical archives, to « Aller jusqu’au bout» (Journey to the end) of one’s memories and undertakings in order to better comprehend the present and live on. The lost childhood is once again given pride of place by Claude Lévêque: «I am fascinated by this distant world as it provides access to a new place; a contemplative state which I have preserved, this I truly believe. “ Restored as the guardian of the gates of Château Labottière, this work occupies pride of place and prompts newcomers to the exhibition to join the collective endeavour to immerse themselves in the private work of the artist.

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Denis Robert

Photographies
97 x 130 cm

Loin de la Venise officielle, et des haut-lieux culturels arpentés quotidiennement par les hordes de touristes, Denis Robert parcourt la Venise ordinaire, ses ruelles étroites, et petits canaux. C’est avec sérénité et poésie que ses photographies révèlent l’autre beauté de Venise : les reflets émeraude d’un canal, l’ocre rouge et poreuse des murs de brique, le calme d’une après-midi d’été, le clapotis reposant de la lagune passé minuit. À travers ses vues de Venise, Denis Robert réussit à capter des instants hors du temps, pour livrer un portrait plus intime de la ville : La Venise des vénitiens.

Far from the official Venice and the cultural highlights frequented by hordes of tourists each day, Denis Robert journeys through ordinary Venice, with its narrow streets and small canals.With serenity and poetry, his photographs reveal the alternative beauty of Venice: the emerald reflections of a canal, the red and porous ochre of brick walls, the calm of a summer afternoon, the relaxing lapping of the lagoon after midnight. Through his images taken around Venice, Denis Robert has successfully captured moments where time stands still, and delivered a more intimate portrayal of the city: the Venice of the Venetians.

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Jean-Michel Othoniel

Le nœud de Babel

2013
Verre miroité, inox
Mirrored glass, stainless steel
195 x 130 x 125 cm

Quoi de plus fragile que le verre ? Quoi de plus fabuleux qu'élaborer des formes infinies à partir de quelques matériaux grossiers (le verre est la fusion de silice, de soude et de chaux) ? Cette alchimie, cette transformation, les verriers de Murano la vivent quotidiennement. Et pourtant, même dans leurs rêves les plus fous, ils n'avaient sans doute jamais pensé qu'avec ce sable qu'ils transforment habillement, colorent puis sculptent, Jean-Michel Othoniel (né en 1964) en élaborerait des sculptures. Tout comme l'était le défi de l'érection de la tour de Babel évoquée dans la Genèse (11. 9-11), cette sculpture de Jean-Michel Othoniel défie les lois de l'attraction et se veut un lien entre mondes aériens et terrestres :  la tour de Babel était censée atteindre le ciel et les perles de verre arrivent ici à s'extraire du sol et à défier la loi de la gravité. Pour réaliser ces colliers de perles entrelacées, la participation de nombreux artisans a été nécessaire et l'artiste reprend ici l'idée d'une langue commune, voire universelle puisque dans ce passage de la Genèse, les hommes parlent encore la même langue. Ces principes sont essentiels pour l'artiste. Revendiquant un retour des métiers d'art dans la création, il ne cesse de travailler avec les verriers de Murano depuis 1993 et poursuit ainsi une tradition chère à cette ville, faire le lien entre différentes cultures, construire du beau à partir de rien, ne pas donner à voir la difficulté que cela représente, tendre à un idéal d'absolu, de fusion, tant des matériaux que des êtres. En effet, comment ne pas voir aussi dans ces perles de verre à la fois solides, transparentes, douces, presque sensuelles une évocation de la sublimation de l'amour. D'ailleurs ces nœuds, si on les regarde attentivement, ne seraient-ils pas plutôt des cœurs ?

What could be more fragile than glass? What could be more fabulous than the creation of infinite shapes from a few raw materials (glass is a combination of silica, soda and lime)? This alchemy, this transformation, is experienced by the glassblowers of Murano on a daily basis. And yet, they probably never thought that this sand which they skilfully transform, colour and shape, could also be turned into sculptures produced by Jean-Michel Othoniel. In the same manner as the construction of the tower of Babel in the Biblical book of Genesis (chapter 11, verses 9-11), Jean-Michel Othoniel’s sculpture defies the laws of magnetic attraction and acts as a force between the worlds of land and air: just as the tower of Babel was intended to reach up to heaven so the pearls of glass here are able to lift off the ground and defy the law of gravity. A number of craftsmen were involved in achieving this effect of interlinking pearl necklaces, with the artist here returning to the idea of a common, even universal language, as in the passage from Genesis where the men still speak the same language. These principles are essential for the artist. Asserting a return to the use of traditional crafts in production, he has worked continuously with the glassblowers of Murano since 1993, perpetuating a tradition which is dear to the city, forming a link between different cultures, creating beauty out of nothing, not exposing the difficulty it represents, aiming at an absolute ideal, a fusion of materials and of beings. Indeed, there is an obvious evocation of the exaltation of love, in these solid, transparent, smooth, and almost sensual glass pearls. In fact, if you look closely enough at these nodes, do they not rather take on the appearance of hearts?

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Jean-Marie Périer

Françoise Hardy

1966
Photographie
Photography

« Ce qui m’a tout de suite frappé chez Françoise, c’est qu’elle n’avait aucune conscience de son incroyable beauté. Pour un photographe, c’est une situation idéale, et pour le jeune homme que j’étais ce fut un vrai choc. » (Jean-Marie Périer)

En 1962, le photographe rencontre Françoise Hardy à l’occasion d’un shooting pour Salut les Copains. Il en découlera une relation amoureuse et quelques 200 clichés.

Doté d’un sens aigu de l’esthétisme, Jean-Marie Périer (né en 1940) saura révéler et mettre en valeur les atouts de la timide jeune femme, la transformant en une femme à l’allure moderne, une icône de l’avant-gardisme, une véritable égérie. Comme en témoigne cette photographie de 1966 où l’idole de la scène musicale française pose dans une minirobe à l’allure futuriste, spatiale, du couturier Paco Rabanne. Sous l’objectif de Jean-Marie Périer, Françoise Hardy assoit son image en revêtant des tenues d’avant-garde d’Yves Saint Laurent ou encore de Paco Rabanne. Ces derniers la choisiront comme ambassadrice de cette mode préfigurant la femme des années 2000.

Plus qu’une simple photographie, ce portrait pose un regard intime sur cet emblème de la scène musicale française, tout en marquant à jamais le style Paco Rabanne.

“What struck me straight away with Françoise is that she was totally unaware of her incredible beauty. For a photographer, this is an ideal situation, and for the young man I was then, it was a true shock.” (Jean-Marie Périer)

In 1962, the photographer met Françoise Hardy during a photo-shoot for Salut les Copains. This would result in a romance and some 200 shots.

Gifted with an acute sense of aesthetics, Jean-Marie Périer ( born in 1940 ) would then reveal and highlight the demure girl’s assets, turning her into a modern-looking woman, an icon of the avant-garde, a genuine muse – as can be seen in this photo from 1966, in which the idol of the French music scene poses in a futurist, space-age mini-dress by designer Paco Rabanne. Through Jean-Marie Périer’s lens, Françoise Hardy established her image by wearing avant-garde outfits by Yves Saint Laurent or Paco Rabanne, who would then choose her as ambassador for a style prefiguring the woman of the noughties.

Much more than a simple photography, this portrait offers an intimate vision of an emblem of the French music industry, while also leaving an indelible mark on Paco Rabanne style.

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Johan Creten

Odore di Femmina - Ecto

2012
Bronze
134 x 83 x 38 cm

Né en 1963 à Sint-Truiden en Belgique, Johan Creten est l’un des précurseurs du renouveau de la céramique dans l’art contemporain. Il a, entre autres, suivi les enseignements de l’Ecole des Beaux-arts de Gand, de Paris puis d’Amsterdam, a été pensionnaire de la Villa Médicis de Rome entre 1996 et 1997, a exposé au Bass Museum of Art de Miami Beach et a été accueilli en résidence à la Manufacture nationale de Sèvres.

C'est dans ce lieu qu'il a développé le travail du grès et de la porcelaine, la sculpture et la céramique ; pratiques ancestrales qu’il revisite par un traitement singulier de l’émail, par une recherche perpétuelle de cette matière organique et de son potentiel plastique. Odore di Femmina – Ecto tient son nom de l’expression « Odeur de femme » empruntée au Don Juan de Mozart et nous plonge dans une tension délicate, entre l’Eros et le Thanatos, entre la mort et l’amour, inhérents à l’érotisme. Johan Creten crée ici une métonymie visuelle en évoquant le parfum de la femme par la représentation de la fleur, dont les formes évoquent parfois celles du sexe féminin.

Born in 1963 in Sint-Truiden, Belgium, Johan Creten is one of the pioneers of ceramic revival in contemporary art. Inter alia, he studied in Gand, Paris and Amsterdam, was a tenant at Villa Medicis in Rome, exhibited in Bass Museum of Art at Miami Beach and was an artist in residence at the Manufacture Nationale de Sèvres (the French National Porcelain factory).

During this experience he developed the work of sandstone and porcelain, of sculpture and ceramics; ancestral crafts reconsidered with a singular treatment of enamel. In Creten’s work, there is a perpetual research about the organic matter and its plastic potential. Odore di Femmina – Ecto is a term taken from Mozart’s Opera Don Giovanni and evoking the women’s smell. It conveys a delicate tension between Eros and Thanatos, between death and love, a dualism belonging to erotism. The woman’s perfume is turned into a flower, whose shapes are sometimes those of a woman genitals.

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LaToya Ruby Frazier

Mom holding Mr Art (Notions of Family)

2005
Tirage gélatino-argentique monté sur cadre de bois
Gelatin silver print mounted on wood frame
73,5 x 63 cm

LaToya Ruby Frazier (née en 1982) conte les récits contemporains de l’urbanisation croissante et de l’ère postindustrielle ainsi que de ses effets sociaux, par les moyens du portrait et de la photographie documentaire. Actuellement critique en photographie à l’école d’art de Yale et commissaire aux Galeries de Masson Gross à l’Université de Rutgers où elle enseigne également, elle a participé en 2010 au PSI du Moma à New York et à la Biennale de Whitney en 2012.

La série « Notions de famille » représente l’artiste et sa propre famille, au travers des traits des trois générations des femmes photographiées pendant neuf années. Ainsi, de sa grand-mère à elle-même, elle trace par l’intime, par les corps, par la vieillesse et la maladie, par les visages, le portrait de sa ville d’enfance, Braddock, dont l’industrie s’effondre. On y retrouve des influences des photographies documentaires américaines des années 30, de Walker Evans et Dorothée Lange, la notion d’autoportrait en plus, comme chez Diane Arbus.

Mom holding Mr Art représente ici la mère de l’artiste, enlaçant affectueusement un homme, qui pourrait être son compagnon. Le cadrage serré intègre le spectateur dans ce moment d’affection, teinté d’une certaine mélancolie dans les visages.

LaToya Ruby Frazier (born in 1982) tells us about the stories of growing urbanization and postindustrial era and their social effects by the means of portrait and documentary photography. She is actually a critic of photography at Yale’s School of Art and curator at Masson Gross galleries at Rutgers University where she also teaches. She participated in 2010 to PSI Moma in New York City and to Whitney’s Biennale in 2012.

“Notions of Family” series represents the artist and her own family through a nine years’ shooting of the three generations of women. From her grandmother to herself, she draws by intimacy, bodies, oldness and illness, faces, the portrait of her childhood’s town, Braddock, whose industry is falling down. There are noticeable influences of the thirties documentary photography, those of Walker Evans and Dorothée Lange, adding self-portrait photography, like in Diane Arbus works of art.

Mom holding Mr Art depicts the artist’s mother, affectionately hugging a man, who could be her lover. The tight framing includes the spectator in this intimate moment, with melancholia on the faces.

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Lee Jeffries

Skid Row II

2010
Photographie argentique
40 x 50 cm

Lee Jeffries est un photographe autodidacte. Il s’est auto-financé pour aller de Los Angeles à Rome en passant par Las Vegas, New York, Londres et Paris afin de photographier les sans-abris. Depuis le début de ce projet et dans une démarche altruiste, il ramasse des fonds pour des associations caritatives qui viennent en aide aux sans-abris. Bien qu’il ne considère pas pouvoir changer la vie de ces personnes, Lee Jeffries a la volonté d’attirer l’attention sur elles et sur leurs conditions, afin d’engendrer des notions de conscience sociale et collective.

La série des sans-abris a été entamée en 2008, à Londres, alors que le photographe était dans la capitale anglaise pour courir un marathon. En balade avant l’épreuve, et muni de son appareil photo, il a photographié une femme sans abri. Plutôt que de continuer son chemin, il a discuté avec cette femme et s’est alors engagé à représenter ces personnes, ces « Anges perdus» et leur histoire, dans toute leur humanité. Car en effet, c’est au cours du récit de chaque personne, empreint d’émotion, que Lee Jeffries saisit ses modèles. Ce sont alors des portraits intimes qui s’offrent au spectateur, le cadrage serré créant une proximité immédiate avec le sujet ; ces personnes que l’on regarde toujours, mais de loin. Le traitement en noir et blanc, avec une mise au point très proche et une faible profondeur de champ, permet au photographe de se défaire de tout misérabilisme. Le portrait de la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez, intitulé Skid Row II est un portrait pris dans le quartier du même nom à Los Angeles. L’effet d’ombre et de lumière est quant à lui une pratique d’éclairage intégrée par l’artiste lors de son voyage à Rome, donnant un aspect iconique à ces portraits. Enfin, c’est par un travail de retouche de l’image que le flou se crée au-delà des limites du visage, creusé des sillons de la vie.

Lee Jeffries is a self-taught photographer. He self-funded his trips from Los Angeles to Rome, through Las Vegas, New York, London and Paris so as to take photographs of the homeless. Since the beginning of this project and in an altruistic way, he gathers funds for charity associations for homeless people. He doesn’t mean to change those people’s lives but he wants to call the attention on these situations and generate collective and social consciousness.

The homeless people series began in 2008 in London, when he got to run a marathon. He took a picture of a homeless woman and, instead of walking by, he discussed with her. He engaged himself to represent these “Lost Angels” with their entire story and their humanity, their emotions, taking photographs while they talk about their lives. The tight framing creates some intimacy with the ones we only look at when we’re far from them. No misery is displayed with the black and white and the close focus, with very little shallow. The Institut Culturel Bernard Magrez’s Collection portrait, titled Skid Row II, is a picture that was taken in a neighborhood of the same name in Los Angeles. The light and shadow effect is an iconic treatment he learned to make in Rome. And it is by retouching the picture that he creates blur beyond the cheeks.

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Lorna Simpson

Crown

2013
Encre et collage sur papier
Ink and collage on paper
80 x 61 x 3.7 cm

Née en 1960 à Brooklyn (New York), Lorna Simpson est diplômée de l’Ecole des arts Visuels de New York et de l’Université de Californie à San Diego. Avec une formation solide en arts visuels et par la pratique de la photographie documentaire, elle en vint assez rapidement à questionner la photographie pour en faire un art contemporain en le combinant à d’autres pratiques plastiques, dévoilant des strates de sens sous-jacents en chargeant la parole active de l’image. D’abord reconnue dans les années 80 pour ses portraits de femmes afro-américaines, questionnant les cultures, les genres et les histoires, en 1990, c’est pour ses grands formats sur feutre qu’elle a du succès. Plus récemment elle a travaillé sur la vidéo et les images tirées de films ou d’archives photographiques, les manipulant ou les mimant. Exposée dans des lieux américains prestigieux, à la Biennale de Venise en 1990 et en 2013 au Jeu de Paume à Paris, elle a reçu en 2010 le prix du centre international pour sa photographie artistique. Dans la volonté d’agiter l’imagination du spectateur, ses images sont régulièrement accompagnées de textes, ajoutant du sens ou de la lecture à la représentation.

Elle étire donc les possibilités du médium photographique et de sa représentation fidèle de la réalité en détournant le tout. Ainsi dans Crown, elle ajoute une éruption d’encre bleue à une photographie noir et blanc, le tout prenant alors vie et espace dans un grand cadre crème. La combinaison des mediums est fluide et ils se mettent mutuellement en valeur. « J'essaie de construire des personnages complexes qui ne répondent pas à un stéréotype - géographique, identitaire, sexuel ou racial - et impliquent tout le monde. »>

Born in 1960 in Brooklyn (NYC), Lorna Simpson got her degree from New York City Visual Art School and California University in San Diego. Taught in visual arts and documentary photography, she rapidly mixed photography with other plastic practices so as to make of photography a contemporary art and by charging the under senses of the picture. First known in the eighties for her portraits of Afro-American women, questioning cultures, gender and history; in the nineties, it’s for her great printing on felts that she got famous. Recently, she worked on video and movie images or photographic archives, playing with them. She exhibited is famous American places, in Venice Biennale in 1990, in 2013 at the Jeu de Paume in Paris and received in 2010 an international prize for her artistic photography. Trying to activate the spectator imagination, she often puts texts beyond her images.

She then plays with the photographic possibility of representing reality, deflecting the images she collects. Then she adds a blue outburst to a black and white photography, taking all the cream surface to express the energy coming out of this explosion of blue. The collage and ink work together in a rich artistic expression. « I try to construct complex features who doesn’t’ look like stereotypes – geographic, identity, sexual or racial ones – and imply everyone. »

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Peintures hollandaises

XVIIIe siècle
Huile sur toile marouflée sur panneau
205 x 180 cm

Mise en place au milieu du XXe siècle dans la pièce de l’angle nord-est de l’Hôtel Labottière, une série de peintures évoque ce que l’on appelait les Provinces-Unies et que nous désignons aujourd’hui sous le nom de Pays-Bas. La provenance de ces œuvres est inconnue, mais on sait qu’elles datent du XVIIIe siècle si l’on en croit les costumes des personnages représentés, ainsi que l’allure des constructions qui rappelle celles des provinces occidentales de ce pays à cette époque. Les paysages de dunes, les canaux et leurs écluses, les champs clos, les villes ports et châteaux témoignent de son opulence. Il commerçait déjà avec le monde entier, ici en témoigne la présence d’un négociant levantin reconnaissable à son costume exotique, il fut pionnier en matière de physiocratie, là deux éleveurs semblent s’intéresser à une vache et des moutons, ailleurs un moulin souligne le côté industrieux du peuple batave. Une scène de cabaret en plein air renvoie à la tradition des scènes de genre de Teniers. La présence à Labottière de ces représentations urbaines, champêtres, bucoliques ou portuaires, même si elle est fortuite, concorde heureusement avec l’esprit de ce lieu. Il fut construit à la campagne pour des Protestants, libraires et imprimeurs, très liés au milieu des négociants hollandais dont la toponymie du quartier des Chartrons conserve le souvenir et qui de plus ne pouvaient pas manquer d'être en rapport avec les Provinces-Unies. C’est là où étaient imprimés ou censés être édités nombre d’ouvrages de l’époque des Lumières.

Set up in the middle of the 20th century in the room of the North East angle of the Château Labottière, a serie of paintings recalls what we called the Republic of the Seven united Netherlands known today as the Netherlands. The origin is unknown, but we know that they were made during the 18th century if we refer to character outfits. The landscape of dunes, canals, fields, testify the opulence of a country that already traded with the whole world. Here, a Levantine trader is recognizable to his exotic costume, pioneer of physiocracy. The two shepherds look like they are taking care of the cattle. There is also a mill underlining the industrious life of Batavian people. An inn in an open air refers to Teniers’ genre tradition. Such depictations match with the venue’s spirit of Chateau Labottière. It was rurally built for Protestants, librarians and printers, linked to Dutch traders which the toponymy of the Chartrons district keeps the memory of this Republic where were printed or edited many books of the Enlightenment era.

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Pierre et Gilles

Le désespéré

2013
Photographie peinte
100 cm de diamètre

Pierre et Gilles se rencontrent en 1976 à un moment où la pratique photographique est encore fortement gouvernée par les codes de l’art conceptuel ou du geste documentaire. Une certaine rigueur est mise en avant par l’usage du noir et blanc et le bannissement de la subjectivité. Loin de cette tradition, les activités artistiques de Pierre et Gilles convergent autour d’une envie commune : mêler peinture (Gilles) et photographie (Pierre) dans un grand mouvement de synthèse colorée, que l’on a pu qualifier de « néo-pictorialisme ». A travers le pastiche, le travestissement, tout un pan de la production artistique des années 1980 va progressivement s’éloigner de l’abstraction pour réaliser des œuvres à la fois osées et maniéristes, conscientes des codes de la représentation avec lesquels elles jouent. S’inspirant d’une iconographie fortement imagée, celle d’un baroque ostentatoire parsemé de références bollywoodiennes, bibliques ou mythologiques, le travail de Pierre et Gilles prend sa source dans une culture populaire qu’il s’agira de remettre en scène. Les passerelles qu’ils ont contribué à construire entre le monde de la mode, du spectacle et de l’art ont par ailleurs fait d’eux des pionniers. Leurs premières photographies retravaillées à la peinture, dans les années 1970 et 1980, proposent, dans une gamme chromatique violente, des mises en scène à la fois fantasmatiques et identifiables. C’est le genre bien connu du portrait qui retient leur attention et auquel ils vont donner un tour subversif : érotisées, maquillées, idéalisées, les figures qui peuplent l’univers de Pierre et Gilles ne semblent pas tout à fait humaines. C’est le cas ici, le modèle, Olivier Theyskens, styliste belge, dérange bien entendu toutes les règles : le regard provoquant, la jeunesse affirmée, les mains ensanglantées, le fond kitsch sur lequel il s’inscrit pastichent avec désinvolture la représentation canonique de Gustave Courbet. Pierre et Gilles se sont fait une spécialité de ces citations, reprises d’images pieuses ou iconiques.

Pierre and Gilles met in 1976 when conceptualism and documentary were the common photographic codes. Black and white colors were giving rigority to the picture and subjectivity was banished. Pierre and Gilles drive away theses codes through a common wish: mixing painting (Gilles) and photography (Pierre) in a colored way called “neo pictorialism”. In the 80’s, by pastiche and travesty, art is going far from abstraction, creating pictures which dare to play with the codes of representation. Inspired by iconography, ostentatious baroque and bollywoodian, biblical or mythological references, Pierre and Gilles stage pop culture. They were among the first to make links between fashion, shows and art. In the 70’s and the 80’s, their first works of art were photography retouched with painting and bright colors, showing scenes in between fantasy and reality. They then focused on portrait by making up, idealizing, erotizing characters who do not look so human at the end. Here, the Belgian stylist Olivier Theyskens has a provocative look, asserting his youth, with bloody hands on a kitsch background, in a pastiche composition which reminds us Gustave Courbet self-portrait. Pierre and Gilles made their brand with those quotes from iconic or pious images.

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Damien Hirst

John Rankin Waddel

Painted Skulls 2 (eyes open)

2013
Tirage photographique
50 x 60 cm

Damien Hirst débute sa carrière artistique en produisant des œuvres dont les matériaux nous interpellent autant par leur diversité que par leur caractère insolite. Très tôt l’artiste se démarque par l’utilisation de corps d’animaux dans ses œuvres. Son travail est une réflexion sur les rapports entre la vie, la mort et l’art. La relation particulière qu’entretient Hirst avec la mort s’explique par la curieuse activité qui lui a permis de financer ses études. Effectivement c’est dans une morgue qu’il a décidé de travailler dans sa jeunesse, ce qui a déclenché en Hirst une véritable fascination pour la chaire et la mort.

De son côté, John Rankin Waddell est un photographe de mode britannique qui travaille principalement sur le nu féminin. En s’associant dans l’œuvre Painted Skulls 2 (eyes open), les artistes réunissent deux univers intrinsèquement opposés : d’une part l’esthétique du nu féminin et d’autre part la morbidité du crâne. Puisque « tout est vanité », Hirst retrouve dans cette œuvre un élément qu’il a déjà travaillé : le crâne. Avec For the love of God, un crâne humain recouvert de diamants, Hirst avait déjà renouvelé la symbolique du crâne qui remonte aux natures mortes hollandaises. Dans Painted Skulls 2 (eyes open) la vanité est ici habillée de chrome ; sa luminosité contraste avec le corps peint en noir. Caché derrière cette couronne de crânes, le corps disparait progressivement, comme enseveli.

Damien Hirst began his artistic career by producing works using materials that challenge us through both their diversity and their unusual character. From a very early stage, the artist set himself apart by using the bodies of animals in his works. His work is a reflection on the relationship between life, death and art. Hirst’s particular connection with death is driven by the unusual activities which financed his studies: during his youth Hirst in fact opted to work in a morgue, triggering a genuine fascination with flesh and death.

John Rankin Waddell is a British fashion photographer who works primarily with female nudes. Through their collaboration in the work Painted Skulls 2 (eyes open), these two artists are bringing together two inherently conflicting universes: the aesthetic of the female nude on the one hand and the morbidity of the skull on the other. Since ‘all is vanity’, in this work Hirst is revisiting an element with which he is already familiar: the skull. In For the love of God, a human skull covered with diamonds, Hirst was already revitalising the symbolism of the skull that dates back to Dutch still lifes. In Painted Skulls 2 (eyes open), the vanitas is clad in chrome; its brightness contrasts with the black painted body. Hidden behind this crown of skulls, the body gradually disappears, as if buried.

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Alessandra d’Urso

Sans Titre 8

2012
Photographie
50 x 60 cm

Photographe d’origine italienne Alessandra d’Urso (née en 1978 à Milan) choisit la ville de New-York pour étudier la photographie à l’International Center of Photography et le film à la New York Film Academy. Jeune diplômée, c’est à Paris qu’elle débute sa carrière à l’agence Magnum avant de travailler pour différents magazines. Alessandra d’Urso considère « La photographie comme la poésie ou le rock’n’roll » il ne s’agit pas « d’un métier, c’est un mode de vie », c’est pourquoi durant dix ans, elle se consacre à la photographie-reporter, photographie de mode et devient photographe itinérante sur des tournées de musiciens, capturant les moments de vie de grands musiciens actuels tels que Iggy Pop, Jack White ou Jay-Z.

Jouant sur la notion de lumière, l’ombre et la texture des photographies, les portraits en noir et blanc d’Alessandra d’Urso métamorphosent les corps. Usant parfois de panoplies, accessoires, masques, et fourrures, ces créatures au regard noirci témoignent de l’impossibilité de fixer une identité. Les photographies d’Alessandra d’Urso sont désormais publiées dans de grands magazines tels Vanity Fair, Marie-Claire, Next Liberation, Modzik...p>

Italian-born photographer Alessandra d’Urso chose the city of New York for studies in photography at the International Center of Photography and film at the New York Film Academy. As a young graduate she began her career at the Magnum agency in Paris before working for a variety of magazines. Alessandra d’Urso considers ‘photography to be poetry or rock’n’roll’ and ‘not a trade, but a way of life’ which is why she has devoted ten years to photojournalism and fashion photography, as well as becoming an itinerant photographer for music tours where she captures moments in the lives of today’s musical greats such as Iggy Pop, Jack White and Jay-Z.

Playing on the concept of light, shadow and texture in photography, Alessandra d’Urso’s black and white portraits metamorphose the body. Sometimes using paraphernalia, accessories, masks and furs, these creatures with blackened faces bear witness to the impossibility of fixing an identity. Alessandra d’Urso’s photographs have been published in such top magazines as Vanity Fair, Marie-Claire, Next Liberation and Modzik.

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Philippe Pasqua

Portrait

2011
Technique mixte sur papier
Mixed technique on paper
140 x 110 cm

Philippe Pasqua, né en 1965 à Grasse, est devenu en peu de temps l’un des artistes majeurs de sa génération. Cet artiste autodidacte fait de la figure humaine son leitmotiv et la peint sur des toiles magistrales, figuratives à travers des portraits et des corps. Les sujets qu’il choisit sont singuliers ; qu’il s’agisse de prostituées boudeuses, de travestis ou d’aveugles, Philippe Pasqua les retranscrit avec une émotion forte. Il préfère travailler d’après modèle et organise des séances de photos avec des modèles qu’il cadre en gros plan et en contre-plongée.

La vision des œuvres de Philippe Pasqua choque, dérange, interpelle. Certains en appellent au choc physique, à une violence de la figuration. Pourtant, les corps nus et plus particulièrement les visages démontrent toute la vulnérabilité de l’être humain et sa fragilité. Cette fragilité que Philippe Pasqua met en exergue à travers sa propre figuration de l’humanité, avec une certaine franchise et un expressionnisme intense.

Philippe Pasqua, born in Grasse in 1965, has quickly become one of the leading artists of his generation. This self-taught artist has taken the human form as his leitmotiv, painting it in masterful, figurative canvases through portraits and body images. He always chooses interesting subjects: whether sulky prostitutes, transvestites or the blind, Philippe Pasqua conveys all with great emotion. He prefers to work from life, and organises photo sessions with models who he frames in close up and from a low angle.

The vision of Philippe Pasqua’s works shocks, disturbs and raises questions. Some speak of physical shock, a violence of representation. However, the naked body – and more specifically the face – demonstrates the full vulnerability of human beings and their fragility. It is this fragility which Philippe Pasqua highlights through his own representation of humanity, with a certain frankness and an intense expressionism.

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Alessandra d’Urso

Sans Titre 8

2012
Photographie
50 x 60 cm

Photographe d’origine italienne Alessandra d’Urso (née en 1978 à Milan) choisit la ville de New-York pour étudier la photographie à l’International Center of Photography et le film à la New York Film Academy. Jeune diplômée, c’est à Paris qu’elle débute sa carrière à l’agence Magnum avant de travailler pour différents magazines. Alessandra d’Urso considère « La photographie comme la poésie ou le rock’n’roll » il ne s’agit pas « d’un métier, c’est un mode de vie », c’est pourquoi durant dix ans, elle se consacre à la photographie-reporter, photographie de mode et devient photographe itinérante sur des tournées de musiciens, capturant les moments de vie de grands musiciens actuels tels que Iggy Pop, Jack White ou Jay-Z.

Jouant sur la notion de lumière, l’ombre et la texture des photographies, les portraits en noir et blanc d’Alessandra d’Urso métamorphosent les corps. Usant parfois de panoplies, accessoires, masques, et fourrures, ces créatures au regard noirci témoignent de l’impossibilité de fixer une identité. Les photographies d’Alessandra d’Urso sont désormais publiées dans de grands magazines tels Vanity Fair, Marie-Claire, Next Liberation, Modzik...p>

Italian-born photographer Alessandra d’Urso chose the city of New York for studies in photography at the International Center of Photography and film at the New York Film Academy. As a young graduate she began her career at the Magnum agency in Paris before working for a variety of magazines. Alessandra d’Urso considers ‘photography to be poetry or rock’n’roll’ and ‘not a trade, but a way of life’ which is why she has devoted ten years to photojournalism and fashion photography, as well as becoming an itinerant photographer for music tours where she captures moments in the lives of today’s musical greats such as Iggy Pop, Jack White and Jay-Z.

Playing on the concept of light, shadow and texture in photography, Alessandra d’Urso’s black and white portraits metamorphose the body. Sometimes using paraphernalia, accessories, masks and furs, these creatures with blackened faces bear witness to the impossibility of fixing an identity. Alessandra d’Urso’s photographs have been published in such top magazines as Vanity Fair, Marie-Claire, Next Liberation and Modzik.

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Sebastião Salgado

State of Parana, Brazil, 1996

Tirage argentique sur papier baryté
90 x 60 cm

Sebastiao Salgado est né en 1944 au Brésil. C’est à partir de 1974 qu’il entame son parcours photographique. Ce sont d’abord des études en économie qu’il va engager à l’université de Sao Paolo puis à la Vanderbilt University aux Etats-Unis, formation qui l’amène à travailler pour l’Organisation internationale du Café. C’est au cours de ces missions qu’il va développer sa pratique de la photographie pour s’y engager complètement en 1973 puis travailler pour des agences de photographie internationales telles que Magnum et Sygma avant de fonder sa propre agence, Amazonas Images avec son épouse en 1994. Il pose, au travers de sa photographie, un regard sur les évolutions de ce monde. Immortalisant d’abord les différents peuples du monde et les différentes conditions humaines, avec des séries comme « Sahel, l’Homme en détresse » (1986) ou « Workers » en 1993,  c’est récemment aux territoires vierges de toutes traces humaines que le brésilien s’est intéressé dans son tout dernier projet, « Genesis », présenté à la Maison Européenne de la Photographie en 2013.

Travaillant en noir et blanc, Sebastiao Salgado s’est appliqué, depuis ses quarante années de carrière, à donner à comprendre le monde au travers de ses reportages photographiques, travail humaniste pour lequel il a été récompensé. Il s’est lancé dans des projets de témoignages photographiques des différentes situations humaines, dues aux évolutions industrielles ou épargnées par ces dernières, et il s’est engagé auprès de ces populations avec l’OMS, Médecins sans Frontières et l’Unicef.

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Silpawit Poolsawat

Porcelain Dool

2013
Technique mixte sur toile
Mixed media on canvas
177 x 123 cm

Ancien élève de l’école royale des Beaux-arts de Bangkok et sculpteur sur verre, Silpawit Poolsawat (né en 1972) propose avec Porcelain Dool un portrait de femme asiatique en très grand format. Le cadrage est serré sur un visage de face, le regard est dirigé vers le spectateur, et la peau blanche est teintée de couleurs crème et pastel. L’ambiance est pâle, avec des traits de pinceaux comme un coup de vent venant insuffler du mouvement à ce visage de porcelaine. Porcelain Dool nous fixe de son regard noir, et aucun vent ne saurait empêcher cela, ni voiler la douceur qui en résulte vraiment.

Student at the Royal Fine Art School of Bangkok, Silpawit Poolsawat (born in1972) presents with Porcelain Dool a great portrait of an Asiatic woman. The frame is tightened on a facing face, the eyes are directed to the spectator and the skin is white, with shades of pastel and cream colors. The atmosphere of the piece of art is light and the brush strokes are large, giving life to this porcelain face. She watches us with her dark eyes, and no brush stroke could stop that or hide the softness really emerging from this face.

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Silpawit Poolsawat

Porcelain Lady

2013
Technique mixte sur toile
Mixed media on canvas
177 x 123 cm

Ancien élève de l’école royale des Beaux-arts de Bangkok et sculpteur sur verre, Silpawit Poolsawat (né en 1972) propose avec Porcelain Dool un portrait de femme asiatique en très grand format. Le cadrage est serré sur un visage de face, le regard est dirigé vers le spectateur, et la peau blanche est teintée de couleurs crème et pastel. L’ambiance est pâle, avec des traits de pinceaux comme un coup de vent venant insuffler du mouvement à ce visage de porcelaine. Porcelain Dool nous fixe de son regard noir, et aucun vent ne saurait empêcher cela, ni voiler la douceur qui en résulte vraiment.

Student at the Royal Fine Art School of Bangkok, Silpawit Poolsawat (born in1972) presents with Porcelain Dool a great portrait of an Asiatic woman. The frame is tightened on a facing face, the eyes are directed to the spectator and the skin is white, with shades of pastel and cream colors. The atmosphere of the piece of art is light and the brush strokes are large, giving life to this porcelain face. She watches us with her dark eyes, and no brush stroke could stop that or hide the softness really emerging from this face.

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Steve Mc Curry

Tailleur pendant la mousson – Porbandar, Inde

1983
Tirage en couleur

Photoreporter américain, Steve Mc Curry sillonne le monde entier à la recherche d’un inattendu, d’un « moment du hasard maîtrisé, qui permet de découvrir par accident des choses intéressantes que l’on ne cherche pas ». Ses tirages sont comme une recherche de vie dans la guerre et font le portrait authentique de la condition humaine.

Cette photographie est l’exemple même de la situation des habitants de Porbandar pendant la période de mousson. Le niveau de pluie est tellement impressionnant en cette saison, que le photographe tenait particulièrement à explorer l'événement. Phénomène naturel complexe, entre inondations et tempêtes de poussière, les habitants doivent faire face quotidiennement à ces cycles destructeurs : « Il pleut soit trop ou pas assez…», explique le photoreporter dans son ouvrage  Steve Mc Curry, indicibles.

Il photographie, lorsque cela est possible, en haut des bâtiments ou à bord de petits bateaux, mais le plus souvent, dans l'Etat indien du Gujarat, il a été contraint d'entrer dans l'eau. « J'ai pris une chambre au deuxième étage d'un hôtel qui était vide, sauf pour le veilleur de nuit. Le rez-de-chaussée a été inondé, nous avions de l'eau jusqu'aux genoux jusqu'au seuil des escaliers. Pendant quatre jours j'ai ‘pataugé’ avec ma paire de tennis dehors dans le village, submergé par l’émotion et à photographier ce qui m’entourait. Un représentant local portait mon sac photo. J'ai travaillé pendant huit heures par jour dans l'eau qui était profonde et visqueuse, probablement infesté par le choléra, et où les animaux morts flottaient parmi les ordures. »

Cette photo, illustre parfaitement ces moments de vie difficiles. Cet homme a dû traverser la rivière avec sa machine à coudre sur l’épaule pour la sauver. En effet, bien que cet objet semble anodin, c’était la seule chose qui lui restait pour pouvoir travailler.

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Steve Mc Curry

Fille afghane

1985
Tirage en couleur
Color print
60,5 x 51 cm

Photoreporter américain, Steve Mc Curry sillonne le monde entier à la recherche d’un inattendu, d’un « moment du hasard maîtrisé, qui permet de découvrir par accident des choses intéressantes que l’on ne cherche pas ». Ses tirages sont comme une recherche de la vie dans la guerre et font le portrait authentique de la condition humaine.

Telle une icône du désarroi civil face aux conflits armés, cette Fille afghane a fui son village pour le camp de réfugiés de Nasir Bagh au Pakistan. C’est dans une école de ce camp qu’a été pris ce cliché, en 1984, alors qu’elle avait une douzaine d’années. A la une du magazine National Geographic de juin 1985, ce portrait mystérieux fait alors le tour du monde. En 2002 cette femme est retrouvée et ce visage se voit enfin attribuer un nom : Sharbat Gula.

Steve Mc Curry is an American photoreporter. He traveled all over the world to find unexpected and authentic scenes of war. Most of his images portray the face of the human condition.

As an icon of civilian disarray facing armed conflict this Afghan girl fled from her village to reach a refugee camp in Nasir Bagh, Pakistan. The snap was shot in a school of this camp in 1984 when she was about twelve years old. This photo appeared on the front page of the National Geographic magazine published in June 1985. Since then, her mesmerizing eyes were seen around the world. In 2002 her identity has been revealed. From now on, this famous mysterious face has a name: Sharbat Gula.

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Vik Muniz

Monica Vitti (from the Diamond series)

2004
Impression cibachrome montée sur aluminium
Cibachrome print mounted on aluminium
100 x 80 cm

Vik Muniz est un artiste brésilien né en 1961 à Sao Paolo, qui travaille à New York et Rio de Janeiro. Il a développé une pratique spécifique du portrait au travers de reproductions de figures populaires composées d’éléments variés. Portraits de chocolats, de spaghetti ou de déchets, les éléments sont combinés par coloris pour créer les teintes ou les ombres des visages. En portrait ou en buste, de la Gorgone Méduse à Marily Monroe, Vik Muniz donne une nouvelle dimension à l’art du portrait en le combinant à des produits représentatifs de la consommation contemporaine et de ses variations colorées.

« Je n’étais pas très à l’aise avec la couleur. J’ai toujours été un dessinateur, pas un peintre. Parce que dessiner avec une couleur, ça va. Deux couleurs c’est déjà un problème. Trois couleurs, on a au mieux un Mondrian… au pire une catastrophe. Et quatre, cinq, six, là ; il faut être né avec une certaine aptitude visuelle, intellectuelle aussi. Par exemple, quand je regarde Raphaël, L’Ecole d’Athènes, au Vatican, j’ai presque mal à la tête. Comment a-t-il fait ça? » Et c’est pourtant au travers de manuels aux couleurs criardes qu’il s’est familiarisé avec l’histoire de l’art et qu’il a cultivé ce goût pour une expression artistique graphique presque populaire. C’est d’ailleurs par le graphisme pour des agences publicitaires qu’il a entamé sa carrière professionnelle.

Point de couleurs toutefois dans le portrait de la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez, mais des diamants pour la série éponyme qui reproduit les portraits de « divas » telle Catherine Deneuve ou Romy Schneider. Ici, c’est l’actrice italienne Monica Vitti, égérie du réalisateur Michelangelo Antonioni, qui est mise à l’honneur par les précieuses pierres.

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Xavier Veilhan

Alice

2013
Bronze
155 x 71 x 114 cm

Né à Lyon en 1963, Xavier Veilhan est un artiste reconnu de la scène contemporaine française et internationale. À la fois sculpteur, photographe, peintre et vidéaste, il a exposé au Château de Versailles, à New York et en permanence à Bordeaux avec le Lion bleu de la place Stalingrad. Ce lion est un des exemples de cette statuaire monolithique à facettes, devenue l’une des « marques de fabrique » de l’artiste. De même facture, la statue de l’architecte Claude Parent siège fièrement dans la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez.

Bien que l’architecte et le Lion soient marqués de ce traitement significatif, c’est dans l’épuration des formes et dans la sacralité moderne qui en résulte que l’on reconnait les œuvres de l’artiste français. Il travaille sur les attitudes et les postures de la figure humaine et le rapport à l’environnement, naturel ou architectural, qui en résulte. C’est à ce titre que ses œuvres s’installent aussi bien en extérieur qu’en intérieur, parfois même en s’intégrant à l’architecture comme le font ses Architectones.

Pour sa part, Alice, figure humaine démesurée, est entièrement lisse, tout comme Marine, autre œuvre de l’artiste dans la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez. Elle fut créée, comme toutes les sculptures à figure humaine de l’artiste, à partir d’un modèle vivant, photographié en trois dimensions et modélisé par différents logiciels à partir desquels le choix de la facture est appliqué (facette, rainures ou lissage). Alice est tout de même multifacettes dans ses versions. Jaune, noire ou dorée, elle reste posée sur ses talons le regard vers l’horizon. En bleu nuit, elle est facettée et debout, les mains fièrement posées sur les hanches devant le grand centre commercial L’Avenue à Shanghai.

Born in Lyon in 1963, Xavier Veilhan is a contemporary artist, well known in France and internationally. Sculptor, photographer, painter and movie maker, he exhibited in the Château de Versailles, in New York City and permanently in Bordeaux with the blue Lion at Stalingrad place. The lion is an example of Xavier Veilhan’s brand: monolithic and faceted statuaries. In the same way, the sculpture of architect Claude Parent is a centerpiece in the Institut Culturel Bernard Magrez’s Collection.

But it is rather through the refined treatment of the forms and the modern sacredness emerging from those sculptures that the French artist pieces of work are noticeable. He works on the attitudes and postures of human figures and their relationships with the natural or architectural environment. This explains why they can be set outside as well as inside, sometimes even integrated to the architecture like his Architectones works.

Alice, over inched human figure, is entirely smooth like Marine, another work by Xavier Veilhan in the Institute Collection. She was created from a lively model, photographed in three dimensions and modelized by different softwares, from which the treatment is chosen (facets, grooves or smoothed). But Alice is multiple in her versions. Yellow, black or golden, she stays on her heels staring at the horizon. Colored in night blue, she is standing up, faceted, hands on her hips in front of L’Avenue’s mall in Shanghai.

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Bernard Buffet

(1928-1999)

Après Matisse et Picasso, Bernard Buffet est l’un des peintres français les plus célèbres du XXe siècle, mais également l’un des plus décriés.

Bernard Buffet débute en 1943 aux Beaux-Arts de Paris dans l’atelier d’Eugène Narbonne. Dès 1946, il expose ses premières toiles au Salon des moins de trente ans mais aussi au Salon des Indépendants. A peine âgé de 19 ans, le jeune artiste se fait remarquer notamment par le marchand de tableaux Emmanuel David. Il en découle une réelle amitié et ce dernier lui propose un contrat d’exclusivité à la Galerie Drouant-David, à Paris.

Le succès est immédiat ; Bernard Buffet est non seulement apprécié des collectionneurs, mais aussi des critiques et de nombreux peintres contemporains parmi lesquels Francis Bacon ou encore Andy Warhol. De nombreuses personnalités du monde de l’art tels Giono, Aragon, Cocteau, Druon ou encore Simon, dont il réalisera les décors et les costumes de son argument La Chambre, le considèrent alors tel un génie.

Bernard Buffet peut être perçu comme un enfant gâté de la peinture, dont la popularité s’est accrue au fil des années : à vingt-huit ans, l’artiste roulait en Rolls et achetait déjà des demeures de plus en plus fastueuses.

Vendues dans le monde entier, ses toiles reflètent l’attrait de l’artiste pour la perfection du dessin et des couleurs et témoignent de sa persévérance, son acharnement au travail, de toutes ces années passées dans ses différents ateliers. Elles traduisent aussi la mélancolie de l’artiste, de ses traumatismes d’enfance et de l’occupation sous la Seconde Guerre Mondiale. Un certain désespoir habite les œuvres du peintre, aucun de ses personnages à la maigreur extrême ne sourient, même pas les clowns. Les thèmes qu’il chérit, les natures mortes, les fleurs, les villes, les jardins, s’avèrent tristes et sa fleur favorite est l’épineux chardon.

Buffet restera fidèle à ce style, employant systématiquement ce noir profond, témoin de son mal de vivre, sous la forme de traits striant ainsi ses toiles figuratives à l’univers si singulier.

Bernard Magrez fit la connaissance de Bernard Buffet quelques années avant sa mort et une amitié très forte les lia, jusqu’au suicide de l’artiste en 1999. Vingt-neuf œuvres de Buffet ont intégré la Collection Bernard Magrez. L’artiste disait : « on ne parle pas de peinture, on ne l’analyse pas, on la ressent ». C’est donc une grande expressivité que son œuvre dégage dans les salles du Château Labottière. Paysages, natures mortes ou figures humaines, son traitement si particulier se reflète dans toutes les œuvres de la Collection.

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JR

Vertical train through Kibera

2009
Photographie couleur, plexiglas, aluminium, bois
Colour photo, plexiglas, aluminium, wood
270 x 180 cm

« L’artiviste » JR (né en 1983) mêle dans son travail graphique et photographique action, engagement, liberté, identité et limites, amenant Fabrice Bousteau (directeur de la rédaction de Beaux-Arts Magazine) à le présenter comme le « Cartier Bresson du vingt-et-unième siècle ».

Réalisée en 2009, l’œuvre Vertical train through Kibera s’inscrit dans le projet monumental intitulé Women are Heroes.

Women are Heroes, véritable combat, cherche à nous interpeller sur la place des femmes dans des sociétés où elles ne sont pas l’égal des hommes.

Délaissant les portraits grimaçants qui l’ont rendu célèbre, JR décide de se rendre dans des lieux fantasmagoriques, à la fois violents et méconnus. Ici, à Kibera, un immense bidonville d’Afrique, il y photographie des femmes et plus particulièrement leurs regards. Passant du rire aux larmes, ces femmes dépourvues de biens matériels mais généreuses partagent leurs expériences, leur passé et leur désir d’un avenir plus heureux. Ces regards, JR leur cherche un trait commun, vers un seul et unique but : se rapprocher de leur humanité universelle.

En partant, JR a tenu une promesse à ces femmes, faire voyager leur histoire. À travers un graphisme simple, ces regards interrogateurs, d’une simplicité extrême, nous fixent et réveillent en chacun d’entre nous une conscience accrue du monde qui nous entoure.

In his graphic and photographic work, the ‘artivist’ JR ( born in 1983 ) combines action, political commitment, freedom, identity, and boundaries, which led Fabrice Bousteau (chief editor of Beaux Arts Magazine) to introduce him as a the ‘Cartier-Bresson of the 21st century.’

Created in 2009, the work Vertical Train Through Kibera is part of the monumental project Women Are Heroes.

Women Are Heroes is a genuine struggle to call into question the condition of women in societies where they are not equal to men.

Leaving aside the grimacing faces he is famous for, JR decided to travel to ghostly places, both violent and little-known. Here in Kibera, an enormous shanty town in Africa, he photographed women, especially focusing on their eyes. From laughter to tears, and despite the fact that they have lost all their belongings, these women remain so generous and share their experiences, their past, and their desire for a happier future. In their eyes, JR is looking for one common trait, one unique goal: to come closer to their universal humanness.

When he left, JR made these women a promise – that he would make their story travel. Through the use of a simple design, these inquiring and extremely straightforward gazes awaken in each of us a heightened conscience of the world that surrounds us.

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Nicolas Descottes

Untitled series
(Syrjajave) 4/9; 5/9

2000
C-print
107 x 136 cm

Photographe et vidéaste autodidacte, Nicolas Descottes (né en 1968 à Rennes) réalise depuis la fin des années 90 des séries d’images où réalité et fiction s’entremêlent subtilement. Il ne retouche jamais ses photos mais multiplie les clichés, les angles de vue jusqu’à en obtenir un rendu spécifique.

Cette photo est extraite d’une série de 9 clichés représentant une forêt et est intitulée « Syrjajeve ».

L’artiste a commencé la série au cours d’un voyage à Odessa, port d’Ukraine qui se situe sur la Mer Noire. Il y est retourné à deux reprises, afin de perfectionner sa vision du lieu.

Cette forêt brumeuse figée par le gel, semble impénétrable et fascinante. Le spectateur est attiré par la lumière créée par les fibres de matière dans ce bois dormant. L’artiste joue de ces objets qu’on ne regarde jamais. Grâce à un long temps de cadrage et une précision acérée, Nicolas Descottes confère à cette nature une solitude prenante, envoutante, magique.

« J’aurais pu réaliser ce projet ailleurs et il pourrait même avoir une suite dans un autre lieu. Le lien photographique que j’ai voulu établir entre les personnages et les paysages est l’attrait qui provient de l’absence d’action et du manque de repères. Ainsi la forêt métamorphosée par la glace donne un sentiment d’angoisse. Certains objets sont déstructurés et deviennent alors surréalistes. Beaucoup de ces situations paraissent figées, hors du temps, hors de la réalité. » Nicolas Descottes.

As a self-taught photographer and video artist, Nicolas Descottes (born in 1968 in Rennes) has produced since the end of the 90s series of images where reality and fiction come together in a subtle way. He never alters his photos, preferring to multiply the snapshots and viewpoints, until he obtains a specific result.

This photo is taken from a series of 9 images representing a forest and entitled Syrjajeve.

The artist started the series when on a trip to Odessa, the port of Ukraine on the Black sea. He went back two more times, in order to perfect his vision of the area.

This hazy forest frozen by the cold seems to be impenetrable and fascinating. The spectator is attracted to the light created by the fibre matters in this sleeping wood. The artist plays with objects one never looks at. With a long composition time and a sharp precision, Nicolas Descottes conveys to nature a captivating, bewitching and magical loneliness.

“I could have produced this project elsewhere and it could even have a follow-up in another place. The photographic link that I wanted to establish between the characters and the landscapes is attractive due to the lack of action and the loss of reference points. The forest is somehow transformed by the ice, giving off a feeling of anguish. Some objects are deconstructed and become surrealist. Many of these situations seem to be frozen, timeless, out of reality.” Nicolas Descottes.

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Valérie Belin

Cleome Spinosa
(Spider Flower)
Série Black-Eyed Susan

2010
Impression pigmentaire sur papier marouflé sur dibond
Pigment printing on glued paper onto ACP
163 x 130 cm

Le travail photographique de Valérie Belin est centré sur le corps et la frontière entre le vivant et l’inanimé. Pas de contexte, pas de décor, un fond systématiquement neutre : le travail de Valérie Belin, fondé sur un protocole précis de mode sériel et de précision chirurgicale, gomme tout particularisme au profit d’une forme de beauté lisse, impersonnelle, artificielle et standardisée. Il développe ainsi un questionnement sur les stéréotypes, les conventions et les codes de représentation – sociaux, médiatiques, cinématographiques, véhiculés par la mode, l’industrie du luxe, etc. –, en opérant un traitement très pictural des êtres et des choses. A mi-chemin entre le portrait et la nature morte, Valérie Belin interroge ainsi les qualités mimétiques de l’art : « Bien plus qu’un moyen figuratif, la photographie m’offre la possibilité de sonder les frontières évanescentes entre la réalité et l’illusion, de révéler le surnaturalisme profond de mon travail. » Cette photographie est extraite de la série intitulée « Blackeyed Susan » (Susan à l’œil au beurre noir), qui interroge les perspectives inédites de la création photographique. Des bouquets de Cleome Spinosa, nomination latine des « fleurs araignées », créent une trame végétale et décorative sur laquelle le visage d’une femme, coiffée selon l’esthétique des années 50, apparait.

Valérie Belin’s photographic work focuses on the body and the frontier between the living and the inanimate. No context, no setting, a systematically neutral background: Valérie Belin’s work is based on a precise, serial, and surgically precise protocol, and casts aside any kind of idiosyncrasy in favour of a form of smooth, impersonal, artificial, and standardised beauty. It thus develops a questioning on stereotypes, conventions, and representational codes – whether they are social or conveyed by media, "lm, fashion, or luxury industries, etc. – by working on a very pictorial treatment of beings and things.

Half-way between portrait and still life, Valérie Belin questions art’s mimetic qualities: “Much more than a means of figuration, photography offers me a possibility to test the evanescent frontiers between reality and illusion, and to reveal the deep supernaturalism of my work.” This photograph is taken from the Black-Eyed Susan series, which questions the unique perspectives of photographic creation. Clusters of Cleome Spinosa – the Latin denomination of the “spider flower” – compose a decorative plant outline in which the face of a woman with a 50s hairstyle appears.

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Jean-François Rauzier

Palais de la musique, série Espagne

2011
Tirage photographique sous diasec
180 x 300 cm

Passionné depuis l’enfance par la photographie, Jean-François Rauzier est précurseur de l’assemblage numérique, méthode reposant sur une sélection de deux images différentes assemblées ensemble grâce à des logiciels numériques. En 2002, il invente le concept d’«hyperphoto», qui consiste en l’assemblage de milliers de clichés pris au téléobjectif pour composer différents univers oniriques à partir de lieux existants.

Jean-François Rauzier prend des milliers de clichés de maisons et de bâtiments sous tous leurs angles, choisissant un sujet dont il décline les variations. Il passe ensuite des centaines d’heures à assembler les photos et construire la perspective de ses images monumentales, sans savoir ce que cela donnera in fine. Son travail met en avant l’architecture (dont les maîtres catalans Gaudi, Lluís Domènech i Montaner, Josep Puig i Cadafalch…) de façon onirique, hyperréalisme à la limite du fantastique.

Exposé dans diverses institutions- musée des Beaux-Arts de Lille, MMOMA Moscou, Fondation Annenberg à Los Angeles…- il est aussi représenté par différentes galeries en France et à l’étranger.

En guise de clin d’œil au mécène Bernard Magrez, l’artiste fait apparaître le Stradivarius Château Fombrauge, ainsi qu’un flacon du fameux grand cru classé de Saint-Emilion dans la poche du compositeur Franz Liszt.

Le Palais de la musique, ou Palau de la Musica, se situe à Barcelone, il s’agit d’un édifice de l’architecte moderniste catalan Lluis Domènech i Montaner. Jean-François Rauzier a voulu montrer son admiration pour l’architecte, pour cela il a choisi de démultiplier et de représenter sous toutes les facettes ce lieu. De Bach à Lady Gaga, plus de cent trente musiciens se trouvent rassemblés dans ce Palais de la musique orchestré par Jean-François Rauzier, exprimant l’âme du lieu.

Passionate about photography ever since his childhood, Jean-François Rauzier is a forerunner to digital stitching, a method based on selecting two different images which are stitched together using digital tools. In 2002 he invented the concept of the ‘hyperphoto’, a composite of thousands of shots taken with a telephoto lens, used to create different dreamlike universes from existing locations. Jean-François Rauzier takes thousands of shots of houses and buildings from every angle, choosing a subject and displaying its variations. He then spends hundreds of hours assembling the photos and building the perspective of these monumental images, without knowing what this will eventually produce. His work emphasises architecture (and its Catalan masters such as Gaudi, Lluís Domènech i Montaner and Josep Puig i Cadafalch) in a dreamlike fashion, hyperrealism at the limits of the fantastical.

Exhibited in various institutions including the Musée des Beaux-Arts in Lille, MMOMA in Moscow and the Annenberg Foundation in Los Angeles, he is also represented in various galleries across France and abroad.

As a wink towards patron Bernard Magrez, the artist made the Château Fombrauge Stradivarius and a bottle of the famous Saint Emilion Grand Cru Classé wine both appear in the pocket of composer Franz Liszt.

The Palau de la Musica in Barcelona is a building created by modernist architect Lluis Domènech i Montaner. Jean-François Rauzier wanted to demonstrate his admiration for the architect, and to do so he chose to leverage and represent every facet of this location. From Bach to Lady Gaga, more than one hundred and thirty musicians were united in this palace of music orchestrated by Jean-François Rauzier, truly expressing the venue’s soul.

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Bharti Kher

Stardust II

2011
Bindis sur miroir, encadrement
Bindis on mirror, frame
150 cm (diamètre)

Bharti Kher conçoit des environnements surréalistes ou teintés de fantastique, où des figures hybrides et séduisantes se révèlent être des allégories de la violence, effrayantes et cruelles. Plongé dans les questions d’identité et de culture, le travail de Bharti Kher fait largement usage de bindis. L’artiste utilise cet ornement symbolique indien, telle une signature artistique, pour parer des sculptures monumentales souvent inspirées du monde animal ou des compositions picturales sur panneaux et miroirs.

Traditionnellement préparé à partir de pigments frais et porté rituellement par hommes et femmes comme un «troisième œil» au milieu du front, le bindi est aujourd’hui fabriqué en autocollant vinyle et est devenu un accessoire de mode féminin.

L’obsession de Bharti Kher se révéla quand elle découvrit des bindis en forme de spermatozoïdes, cristallisation ironique d’un symbole masculin sur une ornementation principalement féminine. Dans Stardust II, les bindis, appliqués consciencieusement un par un, dessinent une constellation multicolore. Entre les doigts de Kher, le bindi transcende son statut banal d’objet manufacturé pour devenir un outil chargé symboliquement et esthétiquement.

Bharti Kher creates surrealistic or fantasy-tinged environments, in which hybrid and seductive figures turn out to be frightening and cruel allegories of violence. Delving deeply into the issues of identity and culture, Bharti Kher’s work makes wide use of bindis.

The artist uses this symbolic Indian ornament as an artistic signature, to decorate monumental sculptures often inspired by the animal world, or pictorial compositions on panels and mirrors. Traditionally prepared with fresh pigments and worn ritually by men and women as a “third eye” in the middle of the forehead, bindis are now made with adhesive vinyl and have become a fashion accessory for women.

Bharti Kher’s obsession for them started when she found some spermatozoa-shaped bindis – the ironical crystallisation of a masculine symbol on a mainly feminine ornament. In Stardust II, the bindis are carefully applied one by one and form a multicoloured constellation pattern. In Kher’s hands, the bindi transcends its mundane status as a manufactured object to become a symbolically and aesthetically charged tool.

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Shen Yuan

Un bateau, une feuille

2004
Installation : bois, woks, nourriture, ficelle
Installation: wood, woks, food, string
Dimensions variables

Née à Xianyou en 1959, l’artiste Shen Yuan s’installe en France dans les années 1990, suite aux événements tragiques de la place Tiananmen. La cassure de l’exil constitue un tournant important dans sa pratique artistique : proche du groupe d’avant-garde Xiamen Dada. Lors de ses années chinoises, Shen Yuan développe en Europe un travail distinct, placé désormais sous le signe du décalage culturel qui marque si profondément l’artiste. Empreintes de nostalgie et d’humour à la fois, ses sculptures monumentales et installations, lui fournissent l’occasion de mener une réflexion sur les questions du langage et de l’identité, de la mémoire et de l’oubli.

Dans Un bateau, une feuille (2004), une embarcation créée à partir de morceaux de bois et de woks chargés de vivres est le point de départ poétique pour un questionnement sur l’errance. Si la forme de la barque, les ustensiles et les aliments renvoient explicitement à la culture asiatique, le bateau, dans sa simplicité formelle, évoque plus globalement l’expérience du déplacement. Volontaire ou imposé, ce dernier devient parfois épreuve de l’exil ; entre la terre quittée et le pays d’asile. Autrement dit, et comme Yuan elle-même le suggère, cette jonque représente « un lopin de terre sans racine », une manière de transporter avec soi ses traditions et le souvenir de son pays natal.

Born in Xianyou in 1959, Shen Yuan settles in France around 1990, after the tragic events of Tiananmen square. The break of exile is the turning point of her artistic practice: closed to the avant-garde group Xiamen Dada during her “Chinese period”, Shen Yuan when she was in Europe focused on a work placed under the sign of a cultural gap which is one of her distinctive feature. Full of nostalgia and sense of humor in the same time, her monumental sculptures and installations convey a reflection about identity, language, memory, and oblivion.


Un bateau, une feuille, Is a boat built with wood branches and woks full of foodstuff deals with wandering. The ship and its content alludes to Asian culture. The shape is schematic and simple, as a raft is a metaphore of the travel experience. Voluntary or forced, the travel becomes the trial of exile, between the left land and the asylum country. In other words, and as Yuan says this junk represents a piece of land without roots” a manner to bring costums and memories from his native country.

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Pae White

Better Places

2011
Miroir, fil d’aluminium, papier peint et vinyle
Mirror, aluminium thread, painted paper and vinyl
123 cm (diamètre)

Pae White est née en 1963 à Pasadena en Californie. En 1985, elle est diplômée du Scripps College avant d’intégrer, en 1991, un Master en Art à l’Art Center College of Design de Californie.

Les œuvres de Pae White jouent sur les frontières entre art design et architecture et partagent une même fascination pour les couleurs chatoyantes, les matières sensuelles et les formes aériennes.

Pour l’installation Better Places, l’artiste, tout en évoquant une imagerie, transporte le spectateur dans un monde délibérément onirique. Pae White réinvestit ici des objets des plus banals tels que le miroir ou le papier imprimé et les met au service d’une installation au surréalisme sophistiqué.

Les œuvres de Pae White, à la fois complexes et puissamment ornementales, résistent remarquablement à un décodage didactique. Better Places, avec une capacité quasi hallucinatoire, invite le spectateur à la rêverie et à l’imagination et appelle à notre propre capacité à interpréter les choses.

Pae White was born in 1963 in Pasadena, California. In 1985, she graduated from Scripps College before applying for a Master of Arts at the Art Center College of Design of California, in 1991. Pae White’s works play on the boundaries between art design and architecture, sharing an equal fascination for iridescent colours, sensual materials, and ethereal shapes.

In the Better Places installation, the artist takes the spectator to a deliberately dreamlike world by evoking its imagery. Here, Pae White reuses the most common objects, such as mirrors or printed paper, to construct a surrealistically sophisticated installation.

Pae White’s works, both complex and powerfully ornamental, offer remarkable resistance to any didactic deciphering. With an almost hallucinatory capacity, Better Places invites the spectator to daydream and imagine, while also encouraging our own capacity of interpretation.

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Sebastião Salgado

Camp de Korem, Ethiopie

1984
Tirages argentiques sur papier baryté
60 x 90 cm

Sebastiao Salgado est né en 1944 au Brésil. C’est à partir de 1974 qu’il entame son parcours photographique. Ce sont d’abord des études en économie qu’il va engager à l’université de Sao Paolo puis à la Vanderbilt University aux Etats-Unis, formation qui l’amène à travailler pour l’Organisation internationale du Café. C’est au cours de ces missions qu’il va développer sa pratique de la photographie pour s’y engager complètement en 1973 puis travailler pour des agences de photographie internationales telles que Magnum et Sygma avant de fonder sa propre agence, Amazonas Images avec son épouse en 1994. Il pose, au travers de sa photographie, un regard sur les évolutions de ce monde. Immortalisant d’abord les différents peuples du monde et les différentes conditions humaines, avec des séries comme « Sahel, l’Homme en détresse » (1986) ou « Workers » en 1993,  c’est récemment aux territoires vierges de toutes traces humaines que le brésilien s’est intéressé dans son tout dernier projet, « Genesis », présenté à la Maison Européenne de la Photographie en 2013.

Travaillant en noir et blanc, Sebastiao Salgado s’est appliqué, depuis ses quarante années de carrière, à donner à comprendre le monde au travers de ses reportages photographiques, travail humaniste pour lequel il a été récompensé. Il s’est lancé dans des projets de témoignages photographiques des différentes situations humaines, dues aux évolutions industrielles ou épargnées par ces dernières, et il s’est engagé auprès de ces populations avec l’OMS, Médecins sans Frontières et l’Unicef. Le camp de Korem est un des premiers camps de réfugiés de la famine de 1984-1985 en Ethiopie. Depuis plusieurs mois, la pluie n’est pas tombée, les terres sont arides et les bêtes meurent. Très rapidement, les populations se regroupent dans ce camp dans l’attente d’une aide humanitaire. Situé en hauteur, les nuits dans le camp étaient glaciales et rudes pour les dizaines de milliers de réfugiés, dont le nombre de morts par jour va atteindre un nombre critique. L’aide de Médecins Sans Frontières sera entravée par le gouvernement éthiopien qui se saisit de ces mouvements de population afin de redessiner la carte démographique du pays. Les premiers photographes qui entreront dans ce camp vont diffuser des images de populations affamées et désemparées et provoquer des mouvements de solidarité internationaux.

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Sebastião Salgado

Distribution d’eau, camp de réfugiés de Kibumba

1994
Tirages argentiques sur papier baryté
90 x 60 cm

Sebastiao Salgado est né en 1944 au Brésil. C’est à partir de 1974 qu’il entame son parcours photographique. Ce sont d’abord des études en économie qu’il va engager à l’université de Sao Paolo puis à la Vanderbilt University aux Etats-Unis, formation qui l’amène à travailler pour l’Organisation internationale du Café. C’est au cours de ces missions qu’il va développer sa pratique de la photographie pour s’y engager complètement en 1973 puis travailler pour des agences de photographie internationales telles que Magnum et Sygma avant de fonder sa propre agence, Amazonas Images avec son épouse en 1994. Il pose, au travers de sa photographie, un regard sur les évolutions de ce monde. Immortalisant d’abord les différents peuples du monde et les différentes conditions humaines, avec des séries comme « Sahel, l’Homme en détresse » (1986) ou « Workers » en 1993,  c’est récemment aux territoires vierges de toutes traces humaines que le brésilien s’est intéressé dans son tout dernier projet, « Genesis », présenté à la Maison Européenne de la Photographie en 2013.

Travaillant en noir et blanc, Sebastiao Salgado s’est appliqué, depuis ses quarante années de carrière, à donner à comprendre le monde au travers de ses reportages photographiques, travail humaniste pour lequel il a été récompensé. Il s’est lancé dans des projets de témoignages photographiques des différentes situations humaines, dues aux évolutions industrielles ou épargnées par ces dernières, et il s’est engagé auprès de ces populations avec l’OMS, Médecins sans Frontières et l’Unicef. Dans le plus grand camp de réfugiés rwandais au Zaïre, à Kibumba, Médecins sans Frontières fait un travail d’organisation des soins et de l’aide humanitaire pour accueillir et subvenir aux besoins des milliers de personnes sur place. Un des éléments les plus importants pour ces populations est l’eau, qui, dans cette région volcanique, ne fait pas foison. Elle doit être acheminée par camions ou transportée dans des barriques par les réfugiés. De l’eau pour s’hydrater mais aussi pour l’hygiène, qui deviendra vite un point essentiel lorsqu’une épidémie de choléra sera déclarée.

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Sebastião Salgado

Orphelinat, camp de réfugiés de Kirumba

Tirages argentiques sur papier baryté
60 x 90 cm

Sebastiao Salgado est né en 1944 au Brésil. C’est à partir de 1974 qu’il entame son parcours photographique. Ce sont d’abord des études en économie qu’il va engager à l’université de Sao Paolo puis à la Vanderbilt University aux Etats-Unis, formation qui l’amène à travailler pour l’Organisation internationale du Café. C’est au cours de ces missions qu’il va développer sa pratique de la photographie pour s’y engager complètement en 1973 puis travailler pour des agences de photographie internationales telles que Magnum et Sygma avant de fonder sa propre agence, Amazonas Images avec son épouse en 1994. Il pose, au travers de sa photographie, un regard sur les évolutions de ce monde. Immortalisant d’abord les différents peuples du monde et les différentes conditions humaines, avec des séries comme « Sahel, l’Homme en détresse » (1986) ou « Workers » en 1993,  c’est récemment aux territoires vierges de toutes traces humaines que le brésilien s’est intéressé dans son tout dernier projet, « Genesis », présenté à la Maison Européenne de la Photographie en 2013.

Travaillant en noir et blanc, Sebastiao Salgado s’est appliqué, depuis ses quarante années de carrière, à donner à comprendre le monde au travers de ses reportages photographiques, travail humaniste pour lequel il a été récompensé. Il s’est lancé dans des projets de témoignages photographiques des différentes situations humaines, dues aux évolutions industrielles ou épargnées par ces dernières, et il s’est engagé auprès de ces populations avec l’OMS, Médecins sans Frontières et l’Unicef. Dans le plus grand camp de réfugiés rwandais au Zaïre, à Kibumba, Médecins sans Frontières fait un travail d’organisation des soins et de l’aide humanitaire pour accueillir et subvenir aux besoins des milliers de personnes sur place. Un des éléments les plus importants pour ces populations est l’eau, qui, dans cette région volcanique, ne fait pas foison. Elle doit être acheminée par camions ou transportée dans des barriques par les réfugiés. De l’eau pour s’hydrater mais aussi pour l’hygiène, qui deviendra vite un point essentiel lorsqu’une épidémie de choléra sera déclarée.

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Xavier Veilhan

Marine

2011
Bronze, acier, peinture polyurethane
Bronze, steel, polyurethane paint
286 x 100 x 78 cm

Xavier Veilhan (né à Lyon en 1963), artiste emblématique de la scène artistique actuelle, produit des sculptures qui allient avec subtilité réminiscences classiques et matériaux modernes. Ses œuvres suivent une esthétique séduisante allant de pair avec une prouesse technique remarquable.

Jeune fille aux tons sombres mais lumineux, représentée à l’échelle 1/1, et encadrée par deux blocs rectangulaires, Marine prend une position ambivalente au sein de l’œuvre, à la fois prise au piège de ses deux blocs, tout en se révélant au grand jour dans ce cadre des plus valorisants.

Xavier Veilhan interroge ici les fondements de la sculpture dans l’histoire de l’art – à travers la représentation féminine et l’idéal de beauté. Veilhan revisite la pratique artistique avec cette combinaison de tradition et d’innovation, de figuration et d’abstraction – avec ces cubes qui sont aussi un hommage au plasticien / théoricien Donald Judd, figure de proue du minimalisme.

Xavier Veilhan (born in 1963 in Lyon) is one of the most emblematic artists of the current art scene, who produces sculptures that subtly blend classic reminiscences with modern media. His works are characterised by appealing aesthetics combined with uncommon technical mastery.

Marine, a full-size girl in dark but luminous tones standing between two rectangular blocks, holds an ambiguous position within the piece, trapped as she is by the two blocks yet appearing in a particularly enhancing frame.

Here, Xavier Veilhan questions the foundations of sculpture throughout the history of art – the representation of femininity and of the ideal of beauty. Xavier Veilhan revisits artistic practices with this combination of tradition and innovation, of figuration and abstraction – and with these cubes that are also a tribute to the artist/theoretician Donald Judd, a key figure of minimalism.

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Paul Almasy

de gauche à droite :
Série femmes françaises 1957 - 1964
Série prostitution 1950

Dans les escaliers
Dans l’attente d’un client

Tirages argentiques
Dimensions variables

Paul Almásy est né en mai 1906 à Budapest et décédé le 23 septembre 2003 à Jouars-Pontchartrain, en Ile-de-France. Enfant de la haute société hongroise, il fait des études en sciences politiques à Vienne et à Heidelberg et se tourne vers le journalisme. Illustrant ses articles de ses propres prises de vue, au fil de ses missions, il se passionne pour le medium photographique. Envoyé en missions de par le monde, il s’installe en 1938 en France. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les missions sont moins nombreuses et il est le correspondant de quelques journaux étrangers.

En 1956, Almásy décide de prendre la nationalité française et participe à la fondation des Gens d’Images, association créée par Albert Plécy. A partir des années 1960, il se voit confier des missions de plus en plus importantes : création des archives photographiques du Togo, documents photographiques pour le service d’information des Etats-Unis ou encore le Bureau International du Travail. L’OMS le charge d’un reportage sur une mission dans les régions polaires. Des reportages qui l’emmèneront d’Alaska ou au Cap Horn. En 1973, il enseigne le photojournalisme et publie un ouvrage de référence «Photographe, Moyen d’information». En 1978, il reçoit la distinction de «Maitre de la Photographie» par le Conseil Européen des Photographes Professionnels.

Au cours de sa carrière, il aura aussi l’occasion d’interviewer des hommes politiques tels qu’Eisenhower, Charles de Gaulles et Adenauer mais aussi de prendre le portrait de Breton, Chagall ou Giacometti. Toutefois, c’est aussi dans la photographie du quotidien, des différentes classes sociales et de différents environnements que le photographe Paul Almasy s’illustrera, comme dans la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez.

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Paul Almasy

Colombie – Petite fille avec son père

Tirage argentique
english
39 x 25 cm

Paul Almásy est né en mai 1906 à Budapest et décédé le 23 septembre 2003 à Jouars-Pontchartrain, en Ile-de-France. Enfant de la haute société hongroise, il fait des études en sciences politiques à Vienne et à Heidelberg et se tourne vers le journalisme. Illustrant ses articles de ses propres prises de vue, au fil de ses missions, il se passionne pour le medium photographique. Envoyé en missions de par le monde, il s’installe en 1938 en France. Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, les missions sont moins nombreuses et il est le correspondant de quelques journaux étrangers.

En 1956, Almásy décide de prendre la nationalité française et participe à la fondation des Gens d’Images, association créée par Albert Plécy. A partir des années 1960, il se voit confier des missions de plus en plus importantes : création des archives photographiques du Togo, documents photographiques pour le service d’information des Etats-Unis ou encore le Bureau International du Travail. L’OMS le charge d’un reportage sur une mission dans les régions polaires. Des reportages qui l’emmèneront d’Alaska ou au Cap Horn. En 1973, il enseigne le photojournalisme et publie un ouvrage de référence «Photographe, Moyen d’information». En 1978, il reçoit la distinction de «Maitre de la Photographie» par le Conseil Européen des Photographes Professionnels.

Au cours de sa carrière, il aura aussi l’occasion d’interviewer des hommes politiques tels qu’Eisenhower, Charles de Gaulles et Adenauer mais aussi de prendre le portrait de Breton, Chagall ou Giacometti. Toutefois, c’est aussi dans la photographie du quotidien, des différentes classes sociales et de différents environnements que le photographe Paul Almasy s’illustrera, comme dans la Collection de l’Institut Culturel Bernard Magrez.

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Joana Vasconcelos

Macedonia

2006
Faïence et crochet en coton fait main
Faïence and handmade cotton crochet
77 x 33cm

La nature du processus créatif de Joana Vasconcelos (née en 1971 à Paris) est basée sur l’appropriation, la décontextualisation et la subversion d’objets préexistants et les réalités quotidiennes. Partant d’ingénieuses opérations de déplacement, réminiscence du ready-made, des grammaires du Nouveau Réalisme et du Pop, l’artiste nous offre une vision complice, et en même temps critique de la société contemporaine et les quelques éléments qui servent les énonciations de l’identité collective, en particulier celles qui concernent le statut des femmes, la distinction de classe ou de l’identité nationale. Non sans humour, Joana Vasconcelos interroge les oppositions entre artisanat et industrie, tradition et modernité, mais aussi culture populaire et culture érudite.

En habillant ses sculptures de céramique dans des mailles en coton tricoté, Joana Vasconcelos présente ses animaux dans un écrin délicat. L’artiste portugaise choisit des animaux inquiétants par leur force, leur rapidité ou leur apparence : serpents, méduses ou crapauds, allant même jusqu’à inventer des espèces fantastiques telles que le dragon sous-marin. Ces créatures qui devraient nous paraitre inquiétantes, voire menaçantes, sont finalement toujours minutieusement habillées de dentelles ou de coton de couleur vive. En jouant ainsi sur les matières, Vasconcelos articule son travail sur l’opposition entre animalité et douceur féminine. En 2000, Joana Vasconcelos remporte le prix des jeunes artistes EDP, en 2003 le TABAQUEIRA Award pour l’art public et en 2006, le prix The Winner Takes It All de la Fondation Berardo. En 2012 Joana Vasconcelos est la première artiste féminine invitée à exposer au Château de Versailles.

To Portuguese women, knitting is a symbol of femininity. By clothing her ceramic sculptures in knitted cotton mesh, Joana Vasconcelos is presenting her animals in a delicate setting. The Portuguese artist always selects animals that alarm through their strength, speed or appearance: snakes, jellyfish or toads, even going so far as to invent fantastical species such as the underwater dragon. These creatures, which should appear alarming, even menacing to us, are ultimately always meticulously clothed in brightly coloured cotton or lace. By playing on materials in this way, Vasconcelos is articulating her work on the opposition between animality and feminine softness.

The first female artist to be invited to exhibit her work at the Palace of Versailles, Joana Vasconcelos chose to return to her native country to study and work in Lisbon. It was here in the Portuguese capital, between 1989 and 1996, that the young woman would complete her studies in visual art at Ar.Co (Centro de Arte e Comunicação Visual). Working primarily with sculpture, she combines the feminine with the readymade, demonstrating her affiliation with the Nouveau Réalisme movement. Using humour, Joana Vasconcelos questions the oppositions between craftsmanship and industry, tradition and modernity, as well as between popular and scholarly culture.

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Jean-Michel Othoniel

Géométrie amoureuse

2004
Verre de Murano, aluminium, acier
Murano glass, aluminium, steel
245 x 70 x 70 cm

L’univers très personnel de Jean-Michel Othoniel (né en 1964 à Saint-Etienne, France) est influencé par les contes de fées, les rêves et la psychanalyse. Il prend corps, la plupart du temps, dans des sculptures en verre de Murano, le matériau préféré de l’artiste.

Son œuvre, Géométrie amoureuse, tire son inspiration de plusieurs sources. Les bijoux mésopotamiens, pour commencer, avec une forme très décorative qui se rapproche de celle des fibules. Ensuite, et certainement, un rapport avec la psychanalyse qui questionne la fonction du regard par rapport à l’œuvre d’art et le rôle de cette dernière comme objet fétiche.

Dans la sculpture d’Othoniel, le jeu de regard est particulièrement mis en avant : la grosse perle noire centrale, comme un oeil, semble en effet nous observer et même, nous renvoyer notre regard. Peut-être doit-on y voir l’œil de Méduse ? Ce personnage mythologique avait la faculté de transformer en pierre les personnes qui croisaient son regard. Alors, plus que porteur du désir, le regard serait aussi porteur de l’angoisse de la mort.

The world of Jean-Michel Othoniel ( born in Saint-Etienne, 1964 ) is highly personal, influenced by fairytales, dreams, and psychoanalysis. Most of the time, it is expressed through sculptures made of Murano glass – the artist’s favorite medium. His Géométrie amoureuse piece draws inspiration from several sources. From Mesopotamian jewellery for a start, with a very decorative shape resembling that of a fibula. Then there is quite certainly a link to psychoanalysis, which questions the function of the eye in relation to artwork and its role as a fetish object.

In Othoniel’s sculpture, the play on vision is particularly emphasized: like an eye, the large black bead in the centre seems to observe us, and even reflect our own gaze. Might it be possible to see it as Medusa’s eye ? This mythological character possessed the faculty of turning into stone those who looked her in the eye. In this case, beyond provoking desire, the eye would then also bear anguish and death.

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Doug et Mike Starn

Structure of Thought 19

2001-2012
Impression jet d’encre, papier de tissu, cire
Inkjet print, fabric paper, wax
274.3 x 304.8 cm

Doug et Mike Starn sont deux artistes américains - frères jumeaux, nés en 1961 dans le New Jersey. Diplômés de l’École du Musée d’Art de Boston en 1985, ce binôme artistique occupe une position unique au sein des pratiques artistiques contemporaines de la photographie. Leurs travaux se concentrant principalement sur l’art conceptuel et la photographie représentant le cycle du temps, le changement et l’âge. Remarqués lors de la Whitney Biennale de 1987, ils ont depuis été exposés dans des musées et des galeries de renommés mondiales, alliant des disciplines traditionnelles telles que la photographie, la sculpture, l’architecture.

Structure of Thought est un travail métaphorique sur la lumière et son absorption, à travers des symboles réels tels que les feuilles, les arbres, les papillons de nuit. Composés d’une succession d’impressions de silhouettes d’arbres revêtus de plusieurs couches de cire, d’impression sur tissu, et de photographies recouvertes de vernis, l’œuvre est conçue comme une structure organique en évolution. Présentes dans de nombreuses collections publiques et privées, les œuvres de Doug et Mike Starn sont exposées dans les musées et les galeries du monde entier, parmi lesquels le MoMA, le Metropolitan Museum of Art et le Guggenheim Museum de New York, la National Gallery of Victoria de Melbourne, le Yokohama Museum of Art au Japon et la Maison Européenne de la Photographie de Paris.

Doug and Mike Starn are a pair of American artists – identical twins, born in New Jersey in 1961. Graduating from the School of the Museum of Fine Arts in Boston in 1985, this artistic duo occupies a unique position amid the contemporary artistic practices of photography. Their work focuses primarily on conceptual art and photography representing the cycle of time, change and age. First receiving international attention at the 1987 Whitney Biennial, since then their work has been exhibited in world-renowned museums and galleries, combining traditional disciplines such as photography, sculpture and architecture.

Structure of Thought is a metaphysical work on light and its absorption, using actual symbols such as leaves, trees and moths. Consisting of a series of prints of silhouettes of trees covered with several layers of wax, fabric prints and varnished photographs, the work is designed to be an organic, evolving structure. On display in numerous public and private collections, the works of Doug and Mike Starn are also exhibited in museums and galleries across the world including MoMA, the Metropolitan Museum of Art and the Guggenheim Museum in New York, the National Gallery of Victoria in Melbourne, the Yokohama Museum of Art in Japan and the Maison Européenne de la Photographie in Paris.
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Claude Lévêque

Aveugle

2012
Porte en bois et néon blanc
Wooden door and white neon
192 x 95 x 13 cm

Claude Lévêque est né en 1953 à Nevers, vit et travaille à Montreuil (Seine- Saint-Denis) et à Pèteloup (Nièvre). Figure majeure de la scène contemporaine française et internationale, Claude Lévêque déclare avoir une approche traditionnelle de l’art, qu’il conçoit comme un reflet de la société. Les thèmes et les matériaux qu’il travaille sont pourtant contemporains. Ses œuvres sont souvent théâtrales, voire versées dans la dramaturgie.

Elaborées à partir d’objets de notre quotidien, elles participent à créer, une ambiance et des images pouvant aller jusqu’à déranger l’observateur. L’artiste utilise des procédés simples et très narratifs, avec des mots, des couleurs, des lumières et même des odeurs. Une simplicité qui frappe immédiatement l’esprit et en appelle à notre imagination. C’est comme s’il s’agissait de chercher l’histoire qui se cache derrière chaque œuvre, rassembler les fragments d’un récit pour en chercher le sens. Mais ce sens peut s’avérer plus ambigu qu’il n’y parait.



Aveugle est un mot lumineux sur un objet que l’on connaît bien, une porte. Cette association mot / objet agit comme un message, un slogan publicitaire direct et subjectif. Et l’ouvre nous trouble nous trouble. Elle est séductrice : une lumière douce, du bois. Et si le visiteur se retrouve alors partagé entre attirance et répulsion, jusqu’à ne plus vouloir regarder cette œuvre, alors le but de Lévêque aura été atteint : « une œuvre est réussi si celui qui la regarde ne la supporte pas plus de trois secondes».

Claude Lévêque was born in1953 in Nevers. He lives and works in Montreuil (Seine-Saint-Denis) and Pèteloup (Nièvre). A major figure of the French and international contemporary art scene, Claude Lévêque maintains that his approach to art is traditional, and that he sees it as a reflection of society, although the material he uses are very modern. His works are often very theatrical, sometimes even bordering on drama. Elaborated using everyday objects, they build up an atmosphere and images that can go so far as to disturb the observer. The artist uses simple and very narrative processes, with words and colours, lights, and even smells – a simplicity that immediately strikes the mind and appeals to the imagination. It is though one had to find the tale behind each work, or put together the fragments of a story to find its meaning – a meaning that may be more ambiguous than it seems.

Aveugle (blind), a luminous word written on a very familiar object: a door. This combination of a word with an object acts as a message, an advertising slogan, direct and suggestive. The work of art affects us.
It is seductive: soft light, wood. And if the visitor finds himself divided between attraction and repulsion, until he finds it impossible to look at it anymore, then Lévêque will have achieved his goal: “A works of art is good if one can’t stand looking at it for more than three seconds.”

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Claire Adelfang

Barrage

2012
Photographie argentique
Silverprint
120 x 120 cm

« J'ai choisi ces photographies en lien avec l'eau pour leur intensité et leur dualité entre eau calme et eau tumultueuse, voire menaçante. L'eau est un élément non maîtrisable, plein de mystère, insaisissable, à l'origine de toute vie, un miroir pour l'homme. (…) Le recours au point de vue élevé et la redéfinition du cadre par la hauteur me conduisent à aller sous le cadre, en profondeur, toucher aux racines, au sens réel comme au sens figuré. »

Diplômée de l’Ecole nationale supérieure des Beaux-arts de Paris en juin 2010, Claire Adelfang s’intéresse, à travers ses photographies, aux lieux investis ou délaissés par l’homme, sans qualité particulière, sans nom, situés entre le rural et l’industriel. Elle se penche sur la mise à plat de l’objet à photographier sans toutefois le neutraliser. Il s’agit en quelque sorte de replanter les lieux. En photographiant ces sites et ces paysages, Claire Adelfang s’inscrit dans leur perpétuelle et insidieuse modification et cherche à en déceler les strates de mémoire enfouie.

Barrages fait partie d’une série de photographies Edifices, qui nous présente une nature que l’homme a tenté un temps de maitriser, ce qui vient relativiser le calme apparent de l’eau.

"I chose these photographs linked with water for their intensity and duality between calm and tumultuous waters. Water is a non-controllable element, full of mystery, unseizable, at the origin of life, a mirror for human kind. (…) The use of an high angle shot and the frame redefinition make me go under , deep down, touch the roots, both literally and figuratively."

Graduated from the Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris in June 2010, her photographs explore neglected and abandoned, venues situated between rural and industrial atmospheres. It is all about setting the landscape, Claire Adelfang pictures the perpetual and insidious modifications of such sites and unveils depths of buried memory. Barrages is from a series called Edifices who introduces a nature that mankind controlled, this relativizes the appearing calm of the water.

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Sébastien Vonier

Poveglia

2013
Stéréolithographie et Altuglas
Stéreolithography and Altuglas
80 x 80 x 10 cm

Poveglia est une île de la lagune de Venise à l’histoire macabre dont même les pêcheurs n’osent pas s’approcher par peur de découvrir des ossements humains dans leurs filets. A l’époque de l’empire romain, elle fut utilisée pour isoler les victimes de la peste. Au XIVème siècle, elle a eu la même fonction à l’arrivée de la peste noire, 160000 personnes y auraient été brûlées vives après avoir été jetées dans des fosses. La panique créée par cette maladie a été telle, qu’il suffisait de montrer une petite défaillance physique pour y être envoyé. En 1922 un hôpital psychiatrique fut bâti sur l’île. Il y avait des rumeurs persistantes à l’effet que des patients, après leur arrivée, voyaient des esprits tourmentés, victimes de la peste. Le médecin résidant investigua ces phénomènes en conduisant des lobotomies et des expériences médicales. Il semble que celui-ci aurait été victime des mêmes phénomènes et se suicida en se jetant du clocher de l’hôpital. Après ces incidents, l’hôpital fut abandonné et demeure inhabité depuis. Elle n’a plus de propriétaires et son accès est interdit, il est autorisé seulement durant la saison des vendanges pour y récolter le raisin qui y pousse désormais.

Pour l’exposition, Sébastien Vonier, né en 1975 réalise une pièce au centre de laquelle une maquette de l’ile vénitienne semble flotter. Les détails précis permettent de se projeter dans cet univers à l’image des représentations de la promotion immobilière. Dans une étrange objectivité, Poveglia, désormais à vendre, nous est donné à voir dans une blancheur immaculée. Sébastien Vonier est particulièrement inspiré par le paysage en général. Son travail relève autant de la sobriété du minimalisme que de la répartition chaotique du chantier.

Poveglia is an island located in the Venetian Lagoon, whose past is so sinister that even fishermen dare not go near it for fear of discovering human bones in their nets. During the Roman Empire, it was used as a place of isolation for victims of the plague and had the same function during the outbreak of the black plague in the 14th century, when 160,000 people are said to have been burned alive after been thrown into plague pits. The panic caused by the disease was such that showing a little physical weakness was all it took to be sent to the island. In 1922, a psychiatric hospital was built and there were persistent rumours of patients admitted to the hospital having visions of tormented spirits who were former victims of the plague. The resident doctor investigated these phenomena, carrying out lobotomies and medical experiments. Yet it would seem that the doctor himself succumbed to the same problems, resulting in suicide when he threw himself from the hospital bell tower. After these events, the hospital was abandoned and has remained uninhabited ever since. It no longer has a proprietor and access is prohibited, except during the grape harvest season for the gathering of the grapes which now grow there. For «Rêve de Venise» (Venice Dream) exhibition, Sébastien Vonier created an artwork featuring a model of the Venetian island which appears to be floating. Its meticulous detail immerses the viewer in a world modelled after a real estate development representation. With an unusual sense of objectivity, Poveglia, which is now available for sale, can be visualised in a context of pristine whiteness.

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Sam Taylor-Wood

Self Portrait suspended I

20104
Photographie
C-print photography
135.6 x 162.8 cm

Sam Taylor Wood (née en 1967 à Croydon, en Angleterre) est diplômée du Goldsmiths College. Avec plusieurs de ses camarades, elle forme le groupe des Young British Artists dont fait partie Damien Hirst. Pour Self Portrait Suspended I, Sam Taylor-Wood s’interroge sur les notions de gravité et d’apesanteur qu’elle avait déjà explorées dans son court-métrage Ascension en 2003.

Cette photographie est issue d’une série de huit autoportraits dans laquelle l’artiste se donne à voir en lévitation dans son atelier, adoptant une position différente à chaque photographie. Pour créer ces scènes impossibles, Sam Taylor Johnson s’est suspendue à des bandages qu’elle a ensuite fait disparaitre à l’aide de logiciels photographiques. En flottant ainsi dans les airs, sans l’aide de quelques supports visibles, l’artiste tente de figer et de transmettre au public un moment de liberté et d’abandon total.

Sam Taylor Johnson (born in 1967 in Croydon, England) is a graduate from Goldsmiths College. With several of her classmates, she formed the Young British Artists group, which also includes Damien Hirst. In Self Portrait Suspended I, Sam Taylor Johnson questions herself on the notions of gravity and weightlessness, which she had already chosen to explore in her short film Ascension in 2003.

This photograph is part of a series of eight self-portraits in which the artist pictures herself levitating in her studio, adopting a different position in each shot. In order to create these impossible scenes, Sam Taylor-Wood suspended herself using ropes, which she then erased with an image-editing program. Thus floating in mid-air, with no visible support, the artist tries to freeze and transmit to the public a moment of freedom and sheer abandonment.

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JR

Les apprêts pour Tivoli

2013
Collage de la reproduction d’une gravure datée de 1798 sur la façade du Château Labottière.

«  J’aimerais amener l’art dans des endroits improbables. Créer avec les communautés des projets tellement grands qu’ils forcent le questionnement. Tenter, dans les zones de tensions de créer des images qui offrent d’autres points de vue que celles, réductrices, des, des médias globalisées », telle est la démarche de JR (né en 1983), photographe nomade et « clandestin » qui évite les apparitions publiques. Cet artiste a fait de l’exposition sauvage sa propre signature : à travers le monde, il colle ses photos, des images inédites que personne ne voit, le plus souvent des gros plans de visages, sur « des lieux qui font sens ». Ce collage et la photographie qui en découle constituent une première à double tire, pour JR et pour le lieu. Ils sont le fruit d’une longue réflexion et l’expression d’un vrai désir de dialogue entre l’artiste et le Château Labottière, entre sa création et cet emblème du patrimoine historique. En effet, un travail sur l’identité du lieu, son histoire, son esprit et son propriétaire actuel, a donné envie à JR de coller sur la façade classée de l’Institut Culturel Bernard Magrez, un détail agrandi et ajusté à la hauteur de l’édifice d’une gravure intitulé Les apprêts pour Tivoli (1798-1804) qui illustre les préparatifs d’une fête dans un Tivoli. Séduit par le polychrome original de cette gravure, JR déroge à ses habitudes pour créer sa première réalisation en couleurs.





Le choix de ce détail vient de la volonté de l’artiste de rattacher cette gravure à l’histoire du château , puisque Tivoli a été l’une des appellations du château à cette époque. Celui-ci fut construit par l’architecte Etienne Laclotte (1728-1812) en 1773 pour les frères Jacques (1715)-1798 et Antoine (1717-1794) Labottière, éditeurs et imprimeurs à Bordeaux, qui en avaient fait de cette Folie de style néoclassique une véritable maison de réception. Ruinés par la Révolution Française et leurs déboires en tant que journalistes et éditeur du journal Les Affiches, ils sont contraints de le vende. Racheté par un hollandais, Jean Boers, il est alors devenu un lieu de plaisirs et de fêtes champêtres au début du XIXème siècle, sous le nom de Domaine de Tivoli. Pourquoi ? Pour le lien avec l’Antiquité romaine et Napoléon ! En effet, Tivoli est le nom de l’une des Colline de Rome et évoque l’incomparable villa Adriana et ses jardins sublimes. Il devient la source d’inspiration de la Folie Tivoli à Paris construite par le banquier Simon Charles Boutin (1720-1794) ancêtre des jardins à attractions .Ce premier Tivoli parisien était tellement célèbre que lors de sa campagne d’Egypte le général Napoléon Bonaparte (1768-1821 fit construire en novembre 1798 au Caire un lieu de divertissement pour ses soldats ; il le baptisa Tivoli. Les Tivolis étaient désormais connus dans la France entière et Bordeaux se devait d’avoir le sien. Ce fut assez naturellement dans le château Labottière qu’il prit place. On imagine aisément ces jeux, distractions, fêtes et danses lorsque l’on se promène dans le jardin à la française dont il ne reste qu’un demi-hectare sur les dix d’origine.
Faire revenir Arlequin à Labottière-Tivoli, avec son costume métissé, son masque de l’anonymat, sa vie de plaisir et son goût pour la fête, voilà bien longtemps que le Château en révait. JR, qui transforme donc ses formes d’intervention habituelles donne des ailes à ce rêve
 et de la profondeur à la beauté sublime de l’architecture du bâtiment. Celle-ci est figurée par la grâce du personnage féminin qui s’apprête à recevoir ce don d’Arlequin, personnage de la Commedia dell’arte, inventé par le grand dramaturge vénitien Angelo Beolco (vers1500-1542). Comédie de l’art, comédie de la vie humaine, le lieu fait le lien entre la grande générosité de JR et celle de la vocation de cet Institut culturel.

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Guy Limone

Tapisserie verte

1997
50 collages originaux photocopies pour couvrir un mur du sol au plafond
english
42 x 27,7 cm par original

« J‘essaie, dans l’utopie, de résister à la présence envahissante des images en jouant avec elles. » Guy Limone est peintre, mais il a troqué sa palette contre des figurines, des étiquettes et des tubes fluo. Qualifié « d’artiste des statistiques », Guy Limone est entré en art par l’intermédiaire de l’énumération avec une peinture abstraite et minimaliste.

C’est avec humour qu’il détourne les outils forgés par les avant-gardes du 20ème siècle, comme le monochrome ou le tube fluo de Dan Flavin. En homme intègre et sincère, il souligne les absurdités, combat les inégalités, en utilisant toujours le décalage. Artiste du constat mais pas de la résignation, il scrute notre société, révèle ses dysfonctionnements et dénonce ses travers. Guy Limone travaille ainsi sur les questions liées aux changements de couleur, aux territoires, aux statistiques, à l’accumulation et à la miniaturisation.

Dans le cadre de l’exposition La Belle & la Bête, Guy Limone investit le Pavillon d’accueil du Château. Il recouvre entièrement l’espace intérieur de son œuvre Tapisserie Verte, présentée à plusieurs reprises et « réactualisée » pour l’occasion. Pour cette réalisation, il utilise comme matière première les images de couleur verte diffusées par différents supports : magazines, affiches, emballages, qu’il collecte, rassemble, découpe et organise de façon chromatique pour constituer ses « tapisseries ». Il aime « donner à voir autrement toutes ces images dont nos boîtes à lettres regorgent et auxquelles personne ne fait attention », en soulignant que « la couleur est ma règle de base ». Composées de 50 collages regroupant chacun 35 images de 6 cm de côté, soit au total 1750 images découpées, chaque tapisserie est ensuite photocopiée au format A3, en nombre suffisant pour couvrir du sol au plafond, tel un papier-peint, les murs du lieu investi.

C’est la seconde collaboration de Guy Limone avec l’Institut Culturel Bernard Magrez, dans le cadre de sa résidence qui a débuté en septembre 2012. Deux de ses œuvres ont été exposées lors des Journées Européennes du Patrimoine, dans les salles patrimoniales du Château Labottière. Ici, c’est dans l’environnement plus moderne du Pavillon que Guy Limone choisit de s’exercer, accueillant le visiteur dès son entrée à l’Institut et le plongeant dans un univers à la fois jubilatoire, fascinant et hypnotique.

Guy Limone est représenté par la Galerie Perrotin (Hong Kong - Paris). Il est en résidence à l’Institut Culturel Bernard Magrez depuis septembre 2012.

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Benoît Maire

Jamais Renoncer

2010
Vidéo
10.22 minutes

Sigalit Landau

Masik

2012
Vidéo
6.06 minutes

Mircea Cantor

Tracking Happiness

2009
Vidéo
11 minutes

Jamais Renoncer est une commande de Bernard Magrez auprès de l’artiste Benoît Maire (né en 1978 à Pessac, France). Cette commande emprunte la célèbre devise de Bernard Magrez, qu’il applique à son activité d’entrepreneur dans le milieu viticole, mais peut également être transposée à l’univers et au travail artistique de Benoît Maire, qui considère qu’une œuvre d’art n’est en réalité jamais achevée, et qu’il ne faut « jamais renoncer ». Ce film, très éloigné des normes du cinéma actuel, nous présente deux personnages, un enfant et un homme d’âge mûr en train de jouer aux échecs. Le vieil homme dialogue avec lui-même plus jeune, et ensemble ils se font la promesse de ne jamais renoncer, comme s’ils avaient déjà vécu toutes les possibilités d’une vie humaine.

Sigalit Landau (née en 1969 à Jérusalem) est aujourd’hui l’une des artistes israéliennes les plus célèbres dans le monde. Son travail avec la sculpture, l’installation, la vidéo, la photographie et la performance interroge les notions de corps, de lieux, de frontières, d’individu, de société, de réalité et d’utopie. Rendant ainsi son œuvre philosophique ou politique, elle fige alors une image, un objet empreint des enjeux collectifs d’une société ; ses réalisations deviennent alors une sorte de symbole. Sigalit Landau compose un hommage au Néguev, région désertique du sud d’Israël, prenant place dans une oliveraie dans le kibboutz Revivim. Elle nous présente des hommes occupés à la cueillette des olives, appelée « Masik » en hébreu, mais qui signifie également « tirer des conclusions », comme aime le préciser l’artiste.

Avec Tracking Happiness, une fois de plus, Mircea Cantor (né en 1977 à Oradea, Roumanie) prête à son œuvre une esthétique épurée et minimaliste. La surabondance des signes et des informations, dont nous sommes quotidiennement submergés, s’efface ici pour délivrer une image réduite à son essentiel. Le spectateur emporté dans un espace sans repères, hors du temps, se laisse ainsi captiver par le mouvement régulier des balais, la ronde lente des femmes et la musique troublante.

Jamais renoncer (Never Give Up) is an order from Bernard Magrez to the artist Benoît Maire, (born in 1978 in Pessac, France). This order uses the famous Bernard Magrez’s motto, which he put in practice to his entrepreneurial activity in the wine-making world; it can be also transposed to the artistic universe of Benoît Maire who considers an artwork as, in reality, never achieved, and that you never have to give up. This film, far from today Movies Industry’s norms introduces to us two characters playing chess, an old man and a child. The old man dialogues with himself, younger, and together they promise to never give up, as if they had already lived all the human life possibilities.

Sigalit Landau (born in 1969 in Jerusalem) is one of the most famous Israeli artists. Her work experiments sculpture, installation, video, photography, performance. She questions the notion of body, venues, borders, individuals, society, reality and utopia. Her work, philosophical and political, elaborates a picture, an object full of collective issues. Her works become a symbol; she composes a tribute to Neguev, desert region of South Israel. Here, the scene takes place in an olive grove in the Revivim kibbutz. It shows men at work, during olives harvest. Olive is called Masik in Hebrew and it means “to draw a conclusion”, as the artist likes to specify.

Mircea Cantor (born in 1977 in Oradea, Romania) in Tracking Happiness gives to his work again an uncluttered aesthetic. The profusion of signs surrounding us vanishes here to deliver a reduced image to the essentials. The viewer in a space out of time is mesmerized by the regular gestural of the brooms, the slow round dance of the women and the peculiar music.

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Saan Pra Phum

Spirit House / Maison aux esprits

2010
Miniatures de maisons traditionnelles ou temples en bois.

Au sommet des propriétés les plus modernes Thaïlandaises, au pied des maisons les plus modestes, dans les discothèques, les supermarchés, et partout dans le royaume on découvre ces autels décorés qui rendent hommage aux véritables maitres des lieux, qui ne sont pas ceux que l’on pourrait croire…

Miniatures de maisons traditionnelles ou temples à échelle quasi humaine, les Saan phra phum ou « maisons aux esprits » sont partout. Devant les maisons, dans les champs, les rizières et parfois même au bord de la route.

Selon les dires de Somchai Niyomgemka, devin, diseur de bonne aventure et grand connaisseur des esprits Thaïlandais ; « Les esprits sont partout ! Dans les êtres humains, les animaux, les choses et même les villes. Si vous n’êtes pas assez respectueux, l’esprit peut venir s’asseoir sur vous pendant votre sommeil et vous empêcher de dormir, ou bien faire échouer votre business ; il laissera entrer les mauvais esprits (Phii) dans votre maison et là, et tout peut arriver ».

Pour se prémunir de ces malheurs, la Saan est indispensable dans toute construction. Elle permet d’obtenir la protection des génies bienveillants, de contrer les mauvais esprits et les voleurs. On comprend qu’il s’agit bien de parer un réel danger et que ce n’est pas un simple business.

Ces « maisons aux esprits » sont installées par des devins, et une cérémonie s’en suit. Elle ne peut être dirigée que par « un vrai spécialiste de la communication avec les esprits, sinon on peut en mourir ! », affirme Somchai Niyomgemka. Pour la cérémonie les nouveaux arrivants doivent se munir d’offrandes : cinq fruits, des feuilles tissées, des feuilles d’or, de l’argent et du bronze, la date de naissance, une lame violette et magique, une maison acquise dans le commerce, un compas et un devin.

Le rituel veut que le devin commence par chercher sur le terrain l’emplacement idéal pour installer la Saan, orienté au Nord, bien en évidence près de l’entrée principale. L’emplacement doit être plus agréable que celui de la vraie maison, afin que les esprits ne viennent pas ennuyer les nouveaux propriétaires.

Enfin le devin, devra prier pour attirer les faveurs des esprits du lieu ; il devra les séduire avec sa lame magique puis devra creuser un trou dans lequel il placera des incantations ainsi que les feuilles de métal portant la date de naissance des propriétaires et une lame pour aider les esprits à diviser le chaos. Idéalement cette procédure doit avoir lieu avant même la construction de la maison afin que les travaux ne perturbent pas les esprits. Ceux-ci, peu courtois, pourraient commencer à en vouloir aux arrivants alors qu’ils n’ont pas encore fait connaissance. La Saan est ensuite installée au-dessus du trou.

Elle peut être très simple et n’abriter que le couple Jao Thii (esprits du lieu) représenté par deux figurines ; ou ressembler à un temple Khmer au fond duquel on trouve une statue dorée portant une épée représentant l’esprit gardien de la terre. Le plus important est que la maison aux esprits reflète votre richesse et la taille du terrain. Il ne suffit pas de construire une maison miniature, la coutume veut que les arrivants prennent soin de ses esprits, comme une échange de bons procédés : « Je veille sur toi, comme tu veilles sur ma maison et les miens ».

Quand la maison est trop vieille, environ tous les dix ans, il ne faut surtout pas la jeter mais faire revenir le devin qui au terme d’une cérémonie ira déposer la maison au pied d’un arbre sacré. Parfois, quand les Thaïlandais déménagent, cette désacralisation n’a pas lieu, et les maisons sont abandonnées. Celles présentées ici, ont été sauvées dans divers espaces en friche.

texte
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Payonyuo Puvijarn 
U-Savadee

Alm round in the morning

2013
Tryptique sur toile et peinture acrylique
150 X 120 cm

Né en 1973 en Thaïlande, Payonyuo Puvijarn U-Savadee est diplômé de l’école des Beaux-Arts de Bangkok où il fut un des meilleurs élèves de sa promotion. Depuis 1994, il expose dans plusieurs pays et dans des galeries internationales où il est remarqué par son talent.

Rapidement attiré par l’art pictural de son propre pays, l’Asie ; son art va s’orienter vers différentes techniques artistiques et types de peintures. La peinture à l’huile, qu’il applique et travaille avec un couteau, correspond tout à fait pour la réalisation de toiles s’inspirant du mouvement impressionniste, où l’artiste reste fidèle à la beauté et aux couleurs de la nature telle qu’on la voit.

Dans les années 90, il acquiert des connaissances sur la technique acrylique. Celle-ci étant basée sur la projection de sable, d'acide et l'application, depuis 2007, d’argent et de feuilles d'or sur la peinture elle-même ; le but étant de donner une nouvelle dimension à son art. Payonyuo Puvijarn U-Savadee participe à plusieurs expositions et concours où il remporte avec succès la première ou seconde place du classement.

Depuis, il a su améliorer ces techniques particulières de manière impressionnante, et sa carrière gagne rapidement de l'ampleur. Les portes des galeries et des expositions internationales s’ouvrent donc à lui ; dont la Galerie des Grands conservateurs qui a cru au potentiel de l’artiste et décide de le représenter. Sa cote va, de surcroit, multiplier au cours des dernières années.

Enfin, il va se lancer dans la peinture photographique et figurative, comme présentée ici. Ce tryptique représente trois moines bouddhistes de Birmanie, reconnaissables à leurs toges orangées et leurs crânes rasés ; qui vont mendier de la nourriture.

Rappelons que dans la religion bouddhiste, les moines sont appelés les bhikkhu, ce qui signifie littéralement « quêteur ». Dans le bouddhisme, ce terme désigne les moines, du fait qu'ils ne peuvent, en principe, mettre de côté de la nourriture, mais doivent la quêter.

Payonyuo Puvijarn U-Savadee is a Thai artist born on the 19th of April 1973. He graduated from Fine Art School of Bangkok where he was one of the best student of his class. Since 1994, he has been exhibited in several countries and in international galleries where his talent has been noticed.

Quickly attracted by pictural art from his native country, his expression concentrated on several painting techniques. Using oil painting with a knife is a good tool for impressionism painting, where the artist remains faithful to the beauty of colors, colors of Mother Nature as we see it.

In the 90’s he acquired good knowledge of acrylic painting, a technique that has been based on sand projection, acid and application of silver and gold leaf on paintings since 2007. The goal of this research was to give a new dimension to his expression. Panyonyuo Puvijarn U-Savadee joined numerous exhibitions, competitions where he often won the first or second prize.

Since then, he improved his technique impressively and his career soared up. Galleries and international exhibitions opened their gates to the painter. For instance The Great Curators Gallery (Thailand) believed in his talent and decided to represent him. As a matter of fact his ratings started rising all along the last years.

Then he started making photographic painting as represented here. This triptych depicts three Buddhist Burmese monks, recognizable thanks to their bald heads and the fact that they are begging for food. This detail reminds us that in Buddhist religion, monks are called bhikkhu which means “seeker”. In Buddhism this term points out the monks and the fact that they can’t put aside food ; they have to collect it.

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Claude Lévêque

Riez !

2012
Néon
32 X 105 cm

Né en 1953 à Nevers, Claude Lévêque vit et travaille dans la ville de Montreuil. Figure majeure de la scène contemporaine et internationale, il déclare avoir une approche traditionnelle de l’art, qu’il conçoit comme un reflet de la société. En 2009, il représente la France à la 53ème Biennale de Venise après de nombreuses expositions internationales. Ses installations, véritables odes à « des rêves de gosse », sont le truchement de sa fascination pour les reflets et les étincelles, pour la musique, qui annonce le ton de chaque œuvre. Réalisée à partir d’objets de notre quotidien, ses œuvres sont souvent théâtrales et participent d’une ambiance et d’images pouvant aller jusqu’à déranger l’observateur. L’artiste utilise pour cela, des procédés simples et directs, composés de notes, de couleurs, de lumières créant ainsi des zones d’impact émotionnelles.

Avec force et parfois violence, ses œuvres s’adressent à l’enfant qui sommeille en chacun. « Riez ! », une requête impérative, forte et humoristique, écrite en majuscule et ponctuée, comme pour accentuer l’importance du message. Les couleurs vives interpellent forcément le visiteur qui, captivé par la luminescence du néon se voit dans l’obligation de lire le message de l’artiste. Une démarche volontaire et engagée est donc menée par Claude Lévêque qui affirme qu’il se doit d’inventer un langage à la lumière, de manière à ce qu’on ne l’appréhende plus en tant que source, en tant que lumière, mais d’avantage dans son impact.

Born in 1953 in Nevers, Claude Lévêque lives and works in Montreuil (Seine-Saint-Denis region). Major character of the contemporary art scene, he says having a traditional approach of art that he perceives like a reflection of society. In 2009, Claude Lévêque represented the French Pavilion at the 53rd Venice Biennale, after many international exhibitions. His installations are real tributes to a child’s dreams, through his fascination for reflections and sparkles as well as for music which set the tone of each artwork. Made of daily objects, his works are often theatrical; they convey an atmosphere and pictures until it bothers the observer. To do so, the artist uses simple and direct processes composed of notes, lights and shades; the result is an “emotional area of impact”. His works, strong and sometimes violent speaks to the child that lies in us all.

“Riez !”, is an imperative request, humorous, written with capital letters and punctuated in order to stress out the significance of the message. Bright colors inevitably call to mind the visitor, who is intrigued by luminescence of the neon and, as a result of which attraction, is forced to read it. This voluntary and engaged approach is led by Claude Lévêque who affirms that he has to invent a language of light, in order to apprehend it not as a source, nor as a simple light, but more as a mere impact.

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Alain Craig

Populus Blocks and ladders

2012
Médium mixte
Mixed media
48 x 48 cm

Alan Craig a vécu en Californie puis à la Nouvelle Orléans, dont la grande richesse culturelle l’incite à explorer différentes techniques artistiques. Il étudie l’art à l’Université d’Alabama où il est récompensé pour son excellence. La collection de ses oeuvres est très variée, passant de l’expressionnisme abstrait au réalisme graphique. Chacune d’entre elle est une réflexion unique du créateur.

Ses oeuvres sont réalisées à partir d’images travaillées numériquement puis marouflées sur un support de bois. Les petits personnages en mouvement aux couleurs variées dessinent les parties ombragées de l’oeuvre, ce qui créé un effet de clair-obscur. En variant les couleurs des personnages, des formes, et des formats, l’artiste créé des pièces uniques achevées par l’application de deux couches de laque au fini lustré.

La série « Populus » s’appuie sur la reproduction de portraits reconstituées avec de vrais personnages.

After living in California, Alain Craig moved to New Orleans, the great cultural wealth of which encouraged him to explore various artistic techniques. He studied art at the University of Alabama, where he was rewarded for his excellence. The collection of his works is extremely varied, ranging from abstract expressionism to graphic realism. Each piece is a unique reflection of their maker.

He designs his artwork using digitally transformed images, which he then pastes on a wooden base. The tiny multicoloured moving characters constitute the dark sections of the piece, creating a contrasting effect. By varying the colours of the characters, the shapes, and the formats, the artist creates unique pieces that he then seals off with two layers of glazed lacquer.

The Populus series is based on the reproduction of portraits made up of real-life characters.

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Gérard Rancinan

Ming in War

2010
Impression argentique montée sur Plexiglas
Argentic print mounted on Plexiglas
180 x 270 cm

Gérard Rancinan est né en 1953 à Talence. Il entre comme apprenti au service photographique du journal Sud-Ouest à 15 ans et après trois ans de chambre noire, il couvre l’actualité locale. A 21 ans, il est envoyé à l’agence Sud-Ouest de Pau. Il est alors repéré par la jeune agence de photographes Sygma à Paris et ira par la suite couvrir des événements internationaux, sportifs et des tournages de films, des reportages de show business et de mode. A la fin des années 70, il collabore également avec la revue Cahiers de la Corrida. Il quitte Sygma en 1986 pour créer sa propre agence, dont le succès le convainc à redevenir indépendant en 1989, loin des voies trop commerciales. Il sillonne alors le monde pour proposer des reportages sur différents sujets d’actualité, mondiaux ou sociétaux, portraiturant de grandes personnalités. Ses photographies sont des compositions construites et mises en scène, construisant un récit dans chaque image. Celles-ci sont régulièrement publiées en couverture de magazines tels que Paris Match, Life Magazine, Sunday Times ou encore dans Sports Illustrated. Dans les années 1990, c’est Pierre Cornette de Saint Cyr qui propulse le photographe dans le monde de l’art et qui produit l’exposition Urban Jungle à l’espace Cardin de Paris en 2000.


Avec Ming in War, Gérard Rancinan présente ici l’artiste contemporain chinois devant un de ses diptyques Help ! Il met en scène un enfant agenouillé, les mains tendues pour appeler à l’aide. L’artiste chinois s’est ici impliqué doublement dans son œuvre. D’une part moralement, avec un discours engagé et cette image de guerre, et d’autre part physiquement, puisqu’il doit déployer une énergie hors du commun pour réaliser de telles œuvres. Pour le photographe, Ming prend la pose parmi ses pots et ses brosses de peintures, le regard fixant l’objectif. Le spectateur peut tout de suite se sentir observé. L’artiste se fond dans son œuvre, et fait partie de l’œuvre du photographe. Rancinan a ainsi photographié Yan Pei Ming devant ses immenses portraits de La Joconde en blanc, de son autoportrait en rouge et du portrait de Bruce Lee en gris. Toujours dans des tons monochromes, ces portraits de l’artiste devant ses portraits tout aussi monochromes, sont comme l’affirmation d’un discours engagé dans l’art, pour le peintre qui brandit sa brosse, mais aussi pour le photographe, qui saisit son appareil.

Gérard Rancinan was born in 1953 in Talence (conurbation of Bordeaux). He joined the photographic department of Sud-Ouest newspaper as an apprentice at 15 years old, after a three years’ experience of darkroom, he gave coverage to the local news.
At the age of 21, he was sent to the Sud-Ouest agency of Pau (department of Pyrénées-Atlantiques). He is detected by Sygma agency in Paris and will cover events in the whole world. .
At the end of the 70’s he collaborated with the magazine Les Cahiers de la corrida. He left Sygma in 1986 in order to create his own agency, which success encountered convinced him to become independent in 1989, far from business purposes. He traveled and gave reports on several news subjects of society, portraying personalities or world issues. His photographs are coherent compositions staging a tale in each image. These are regularly published as magazine covers, such as Paris Match, Life Magazine, Sunday Times or Sports Illustrated. In the 90’s, Pierre Cornette de Saint-Cyr rapidly promoted the photographer in the world of art and produced the exhibition Urban Jungle at Espace Pierre Cardin in 2000 in Paris.

Ming in War depicts us the contemporary Chinese artist: Yan Pei Ming, in front of his diptych entitled Help! where he pictured a kneeling child, with outstretched hands, imploring some help. The painter is doubly implicated in this work. On one hand, morally, with an engaged speech upon war, and on the other hand, physically because of the deployment of an extraordinary energy to produce such work. For the photographer, Ming poses among his brushes and tins of paint, watching the objective. The spectator directly feels scrutinized. A merging occurs between the artist and his painting, this makes the result of the photographic artwork. Rancinan photographed Yan Pei Ming in front of his huge white Mona Lisa, his grey Bruce Lee and also, in front of his red self-portrait. Always in a monochromic representation these portraits are the affirmation of an engaged approach in art, for the painter who wields his brush, but also for the photographer who seizes his camera.

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Constantin Byzantios

Sans titre

Huile sur toile
97 x 130

Constantin Byzantios, né en 1924 à Athènes est le fils du peintre, illustrateur et décorateur de théâtre, Pericles Byzantios (1893-1972).


Il fait partie de ces nombreux artistes grecs boursiers du gouvernement français. Sous l’occupation allemande et durant la guerre civile qui a suivi la libération de la Grèce, l’Institut Français d’Athènes s’est attelé à défendre les artistes. Ces positions confortent la place de la France dans le cœur des créateurs et intellectuels grecs épris de liberté. Ainsi les grecs, tout comme les artistes russes, italiens et polonais ont contribué à faire de Paris la capitale mondiale de l’art au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. En 1945 il arrive en France pour fuir la guerre civile grecque. Il y rejoint l’Ecole de Paris d’après-guerre.

Sa peinture débute par des paysages et évolue vers l’abstraction dans les années 60, par la suite dès 1965 s’opère un retour à la figuration. Pendant six ans il se concentre sur le dessin, préparant la voie à des compostions anthropocentriques de larges dimensions, ainsi qu’à des scènes illustrant la vie urbaine, le tout avec une touche expressionniste. En 1985 il est fait Chevalier des Officiers des Arts et des Lettres par le Gouvernement français et en 1997 sa première rétrospective « 50 ans de Peinture » a lieu à Chalon-sur-Saône en Bourgogne. Constantin Byzantios meurt en 2007 à Majorque.

Constantin Byzantios, born in 1924 in Athens is the son of the painter, illustrator and theatre decorator, Perciles Byzantios (1893-1972).

He is one of the numerous Greek scholarship students of the French government. Under the German occupation and during the civil war which followed Greece Liberation, the French Institute wanted to defend artists. Such positions strengthen the consideration for France of Greek creators and intellectuals that couldn’t give up freedom. Then the Greeks, as other immigrant artists contributed to make Paris, the art world capital at the end of the World War II. He joins the post war Paris school.


His painting begins with landscapes and evolves towards abstraction during the 60’s. Since 1965, occurred a return to figuration. During six years he focused on drawing, upstream to large anthropocentric and scenes illustrating urban life, with a specific expressionist touch. In 1985 he was made Chevalier des Officiers des Arts et des Lettres by the French government, and in 1997 his first retrospective “50 ans de peinture” took place in Chalon-sur-Saône in Burgundy. Constantin Byzantios passed away in 2007 in Majorca.

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Boris Mikhailov

Case History

1997
Tirage couleur
Colour Print
179.5 x 125.5 cm chacun

Boris Mikhailov travaille aujourd’hui entre sa ville natale et Berlin où ce dernier réside en tant que membre de l’Académie des Arts de Berlin. L’artiste photographe documente la vie, la chute de l’ère soviétique, puis les transformations qui l’ont suivie, s’attachant particulièrement aux personnes restées en marge de la nouvelle société capitaliste. Il est aujourd’hui l’un des photographes de l’ex-union soviétique les plus reconnus sur la scène artistique mondiale.

Cette photographie est issue de la série Case History réalisée par l’artiste entre 1997 et 1998. Avec un travail proche du documentaire social, l’artiste nous offre sa perception de la désintégration sociale survenue en Ukraine suite à la chute de l’Union Soviétique en 1989. En dressant le portrait de personnes défavorisées telles que des sans-abris ou des ouvriers en situation de précarité, Boris Mikhailov montre la volonté de rendre compte, à la manière d’un témoignage historique, de l’oppression sociale, des désastres de la pauvreté et de la solitude de ces personnes démunies devant ce nouveau mode de vie en Russie. Cet homme retrouve, sous l’œil de l’artiste, une dignité, une grâce.

Nowadays, Boris Mikhailov works between his hometown and Berlin, where he resides as a member of the Academy of the Arts. The artist-photographer documents the existence and downfall of the Soviet era and its subsequent transformations, laying special emphasis on the people who remained on the fringe of the new capitalist society. He is now one of the most acknowledged photographers of the international art scene to have photographed the Former Soviet Union.

This photograph was taken from the Case History series that the artist shot between 1997 and 1998. With a body of work akin to social documentary, the artist shares his perception of the social collapse that took place in Ukraine after the fall of the Soviet Union in 1989. By portraying underprivileged people, such as homeless or insecure workers, Boris Mikhailov shows his willingness to render an account, the way a historical testimony would, of social oppression and of the disastrous consequences of poverty and solitude on the people who find themselves helpless when faced with this new Russian way of life. Through the eye of the artist, this man regains a little dignity and grace.

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Anna Hess

Soleil millimétré

2009
Impression numérique
80 x 120 cm

Après avoir obtenu un DNSEP à l’École des beaux-arts de Bordeaux, Anna Hess s’est spécialisée dans l’édition à l’Université Paris 3-Sorbonne Nouvelle. Elle travaille depuis comme assistante d’édition et a participé à divers ouvrages d’art et de design.

Depuis 2009, elle fait partie de Speech and What Archive, un projet initié par le duo d’artistes A Constructed World, composé d’artistes, commissaires et théoriciens, jeunes ou confirmés, qui se sont regroupés pour trouver une nouvelle valeur d’usage à la parole et à l’idée d’archive. Ils tentent de définir des méthodes et des pratiques du non-savoir-comme-espace-partagé, par de nombreuses performances, expositions, publications, workshops, tout en éprouvant l’entité du groupe comme instance décisionnelle collective durable, comme forme possible de vivre-ensemble. Anna Hess a notamment co-organisé l’exposition Speech and What Archive – Melbourne Flottante, à la galerie Y3K, Melbourne (Australie) en 2010.

Les éditions d’Anna Hess interrogent la gestion du temps et de l’affectif, notre rapport à la performance, à l’efficacité. Dans l’œuvre Soleil Millimétré, un cliché du romantisme et du beau se dessine à l’intérieur même d’un outil scientifique, rationnel et normé, dans une confrontation simple et frontale.

After gaining a Master’s level qualification in art from the Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux, Anna Hess began specialist studies in editing at the University of Paris III Sorbonne Nouvelle. Since completing her studies she has been working as an editorial assistant, collaborating on numerous art and design volumes.

Since 2009 she has been part of the Speech and What Archive, a project launched by the artistic duo A Constructed World and made up of artists, commissioners and theorists of all ages and levels of experience working together to find a new usage value in speech and the concept of the archive. They are attempting to define the methods and practices of ‘not-knowing as a shared space’ through numerous performances, exhibitions, publications and workshops, whilst also asserting the group’s identity as both a collective, enduring decision-making body and a possible way of living together. Anna Hess was in particular jointly responsible for organising the Speech and What Archive – Melbourne Flottante exhibition at the Y3K gallery in Melbourne, Australia, in 2010.

Anna Hess’s works examine the management of time and emotions, as well as our relationship with performance and effectiveness. In the work Soleil Millimétré a snapshot of romanticism and the beautiful is sketched within a scientific tool, rational and standardised, creating a simple, head-on confrontation.

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Andy Wharol

Happy Butterfly Day

1955
Aquarelle et encre sur papier
Watercolour and ink on paper
34.3 x 25.3 cm

« J’ai commencé comme artiste commercial et je veux terminer comme artiste d’affaires » semble résumer la carrière d’Andy Warhol (Né en 1928 à Pittsburg, Pennsylvanie, décédé en 1987 à New York. Figure majeure du Pop Art, il débute par une brillante carrière de publicitaire où il réalise des illustrations pour les magazines Vogue et Harper’s Bazaar, des vitrines de grands magasins mais aussi des couvertures de livres et les dessins de pochettes de disque. En 1955, il travaille pour Glamour Magazine, Dance Magazine et le New York Times, et se met à peindre des agrandissements de bandes dessinées ou de billets de banque. Il devient alors un publicitaire et un artiste très célèbre. Egalement photographe, producteur de musique et réalisateurs de film d’avant-gardes avec la Factory, Warhol ne s’adonnera à la peinture qu’en même temps que Roy Lichtenstein, autre figure du Pop Art, au début des années 60. Puisant son inspiration dans les comics, puis des objets de consommation de la culture américaine dont les célèbres boites de Campbell’s Soup, l’artiste se démarque par sa volonté de faire de l’art un produit de masse avec les sérigraphies des portraits de grandes célébrités du XXe siècle. C’est avec une grande ironie qu’Andy Warhol détourne les grands mythes de la société américaine : culte de l’argent et des stars, consommation effrénée ou encore fascination pour la violence. La technique de la sérigraphie lui permettra par la suite de délaisser le travail manuel et la signature pour un rendu neutre proche de l’iconographie publicitaire.

I started as a commercial artist, and I want to finish as a business artist”: this quotation pretty well sums up the career of Andy Warhol. A major figure in the pop art movement, he began with a brilliant career in advertising where he created illustrations for the magazines Vogue and Harper’s Bazaar, window displays for major stores and also images for book covers and record sleeves. In 1955 he was working for Glamour Magazine, Dance Magazine and the New York Times and began painting enlarged versions of comic strips and bank notes, making him an extremely famous artist and commercial illustrator. Also a photographer, music producer and director of avant-garde films with The Factory, Warhol only devoted himself to painting as Roy Lichtenstein – the other key figure of the pop art movement – was doing the same in the early 1960s. Drawing his inspiration from comics and then from commodities of American culture (including the famous Campbell’s Soup Cans), the artist was characterised by his desire to make art a mass-produced product with the silkscreen portrait prints of top 20th century celebrities. Andy Warhol used great irony to deflect the great myths of American society: the cult of money and stardom, rampant consumerism and even the fascination with violence. The technique of silkscreen printing subsequently enabled him to abandon manual work and individual creation for a neutral rendering similar to the iconography of advertising.

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Andy Wharol

Depardieu

1986
Sérigraphie

« J’ai commencé comme artiste commercial et je veux terminer comme artiste d’affaires » semble résumer la carrière d’Andy Warhol (Né en 1928 à Pittsburg, Pennsylvanie, décédé en 1987 à New York. Figure majeure du Pop Art, il débute par une brillante carrière de publicitaire où il réalise des illustrations pour les magazines Vogue et Harper’s Bazaar, des vitrines de grands magasins mais aussi des couvertures de livres et les dessins de pochettes de disque. En 1955, il travaille pour Glamour Magazine, Dance Magazine et le New York Times, et se met à peindre des agrandissements de bandes dessinées ou de billets de banque. Il devient alors un publicitaire et un artiste très célèbre. Egalement photographe, producteur de musique et réalisateurs de film d’avant-gardes avec la Factory, Warhol ne s’adonnera à la peinture qu’en même temps que Roy Lichtenstein, autre figure du Pop Art, au début des années 60. Puisant son inspiration dans les comics, puis des objets de consommation de la culture américaine dont les célèbres boites de Campbell’s Soup, l’artiste se démarque par sa volonté de faire de l’art un produit de masse avec les sérigraphies des portraits de grandes célébrités du XXe siècle. C’est avec une grande ironie qu’Andy Warhol détourne les grands mythes de la société américaine : culte de l’argent et des stars, consommation effrénée ou encore fascination pour la violence. La technique de la sérigraphie lui permettra par la suite de délaisser le travail manuel et la signature pour un rendu neutre proche de l’iconographie publicitaire.

I started as a commercial artist, and I want to finish as a business artist”: this quotation pretty well sums up the career of Andy Warhol. A major figure in the pop art movement, he began with a brilliant career in advertising where he created illustrations for the magazines Vogue and Harper’s Bazaar, window displays for major stores and also images for book covers and record sleeves. In 1955 he was working for Glamour Magazine, Dance Magazine and the New York Times and began painting enlarged versions of comic strips and bank notes, making him an extremely famous artist and commercial illustrator. Also a photographer, music producer and director of avant-garde films with The Factory, Warhol only devoted himself to painting as Roy Lichtenstein – the other key figure of the pop art movement – was doing the same in the early 1960s. Drawing his inspiration from comics and then from commodities of American culture (including the famous Campbell’s Soup Cans), the artist was characterised by his desire to make art a mass-produced product with the silkscreen portrait prints of top 20th century celebrities. Andy Warhol used great irony to deflect the great myths of American society: the cult of money and stardom, rampant consumerism and even the fascination with violence. The technique of silkscreen printing subsequently enabled him to abandon manual work and individual creation for a neutral rendering similar to the iconography of advertising.

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Hans Hartung

Farandole 3

1971
Lithographies en deux couleurs sur Guarro
Two-toned lithograph on Guarro paper
59.5 x 86.5 cm

Hans Hartung s’enthousiasme dès l’adolescence pour les grands maîtres de la peinture tels que Rembrandt, Le Greco, Goya tout en portant un vif intérêt aux artistes issus de l’expressionnisme allemand. Dès 1922, il peint ses premières œuvres abstraites caractérisées par une profonde singularité. Aux Beaux-Arts de Dresde, le peintre découvre la peinture française et notamment le cubisme et l’impressionnisme, ce qui va l’encourager à s’installer à Paris en 1925.

À Paris, il assimile les recherches plastiques du cubisme et étudie les rapports entre l’esthétique et les mathématiques. Hans Hartung pense que « la perception du monde par l’œil est assez trompeuse ». Selon l’artiste, il est donc essentiel de passer outre cette perception et c’est pourquoi sa peinture s’oriente, avant la Seconde Guerre Mondiale, vers la non-figuration instinctive. Sa pratique artistique est nourrie par l’être entier et par son expérience sensible du monde et accorde une importance considérable à ce qui se fait « dans la vitesse de l’instantané ».

Les peintures de Hans Hartung sont, jusqu’au début des années 50, anarchiques et révoltées, mais l’artiste tend à s’apaiser et sa gestuelle picturale change progressivement. Au début des années 1960, son tracé devient plus souple et, dès 1970, apparaissent sur ces toiles d’amples signes noirs que l’on retrouve dans la série Farandole. Outre la peinture, l’artiste s’exprime au travers de nombreuses techniques telles que le pastel ou encore la gravure.

Pour cette lithographie réalisée en 1971, on retrouve l’importance accordée à la vitesse, qui est une des caractéristiques essentielles du travail du peintre. Cette vitesse, Hans Hartung la ressent, selon les mots de Dominique Aubier (historienne de l’art), comme une « nécessité spirituelle » et veut en conquérir les « pouvoirs » pour les transposer sur la toile.

During his adolescence, Hans Hartung became enthusiastic about the great masters of painting, such as Rembrandt, El Greco, and Goya, while also developing a keen interest for artists of the German Expressionist movement. In 1922, he began painting his first abstract works, which were characterised by their deep singularity. At the Fine Arts Institute in Dresden, he discovered French painting, and particularly Cubism and Impressionism, which encouraged him to move to Paris in 1925.

In Paris, he became familiar with the plastic research undertaken by the Cubists, and studied the relationship between aesthetics and mathematics.

Hans Hartung believed that “the way the eye perceives the world is quite deceptive.” According to the artist, it is therefore essential to overcome this perception. This explains why, before World War II, his painting turned towards instinctive non-figuration. The whole body and its way of physically experiencing the world fuelled his artistic practice, and he attached great importance to what is done “in the swiftness of the instant.”

Up to the early 50s, Hans Hartung’s paintings were anarchic and rebellious, but the artist progressively composed himself, and with this his pictorial gesture changed. In the early 60s his lines became smoother, and as from 1970, his paintings started featuring the sweeping black strokes that can be observed in the Farandole series. In addition to painting, the artist expressed himself through many other techniques, including pastel and engraving. What is clearly visible in this lithograph from 1971 is the importance given to speed, which is one of the characteristics of the painter’s work. According to the words of Dominique Laubier (art historian), Hans Hartung considered this speed as a “spiritual necessity,” the “powers” of which he needed to conquer to then transfer them onto canvas.

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JR

The Wrinkles of the City, La Havana, Rafael Lorenzo and Obdulia Manzano, 1 year later

2013
Photographie couleur, Plexiglas mat, bois
Color photography, matt Plewiglas, wood
180 x 270 cm

«  J’aimerais amener l’art dans des endroits improbables. Créer avec les communautés des projets tellement grands qu’ils forcent le questionnement. Tenter, dans les zones de tensions de créer des images qui offrent d’autres points de vue que celles, réductrices des médias globalisées », telle est la démarche de JR (né en 1983), photographe nomade et « clandestin » qui évite les apparitions publiques. Cet artiste a fait de l’exposition sauvage sa propre signature : à travers le monde, il colle ses photos, des images inédites que personne ne voit, le plus souvent des gros plans de visages, sur « des lieux qui font sens". C'est ainsi qu'il a développé de nombreux projets dont "Women are heroes", portraits de femmes qui de par le monde défendent leur place ou encore dernièrement "Inside out", proposant au monde entier de faire des groupe d'actions portraiturés afin de défendre un message.

Le projet des "Wrinkles of the city" ("Les rides de la ville") a commencé à Caragena en Espagne, où il a photographié des vieilles personnes, mettant en avant leurs rides comme des métaphores des sillons, de la texture et de l'histoire de la ville. Il a reproduit ce projet à Shanghai, Los Angeles et Berlin. En 2012, il s'est associé à l'artiste américain José Parlà pour faire une installation urbaine de ce pojet à l'occasion de la Biennale de La Havane. Pour cette occasion, ce sont 25 séniors qui ont vécu la révolution cubaine qui ont été photographiés et leurs portraits agrémentés de dessins calligraphiques de José Parlà, dont les origines sont cubaines. Ces portraits alternent alors avec les figures politiques qui sont le plus souvent affichées sur les murs de la capitale cubaine. Sur l'œuvre de la Collection de l'Institut Culturel Bernard Magrez, c'est un couple qui a été photographié. Rafael Lorenzo et Obdulia Manzano ont été immortalisés dans les bras l'un de l'autre, visages collés, les yeux fermés. Ils semblent emportés dans une pensée positive, un souvenir commun, de leur heureuse vie à deux. Lui, affirmant ce souvenir, elle encore en train de le savourer.

texte
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Martial RAYSSE

Liberté chérie

1991
Bronze à patine brune et verte
67 x 50 x 22 cm

Né en 1936 à Golfe-Juan, Martial Raysse fut à la fin des années 1950 un peintre abstrait assez reconnu. Avec le temps, il cessa subitement de peindre pour se consacrer à l’assemblage d’objets en plastique obéissant à ce qu’il appelait «l’hygiène de la vision», concept censé répondre à la modernité du monde et à la société de consommation de l’époque. Ce fut un succès immédiat.

Plus tard, il deviendra membre du mouvement des nouveaux réalistes (tels qu’Arman, Hains, Tinguely…), qualifié comme le « Grand artiste pop français ». Période durant laquelle l’artiste multiplie les innovations, avec notamment une utilisation inédite des néons et du film à l’intérieur même de ses peintures.

Revisitant aussi les archétypes féminins popularisés par la publicité et les maîtres du passé avec une même insolence et une virtuosité hors pair, ces œuvres l’ont placé dès les années 1960 au premier rang des artistes internationaux. Raysse renouvelle ensuite sa pratique, durant ses « années chamaniques », où il se place volontairement en retrait du monde de l’art et des courants dominants, avec une production de films expérimentaux et les célèbres séries Coco Mato et Loco Bello. Qualifié comme « l’homme des ruptures » par la variété de son travail, Martial Raysse est donc un artiste français de renommée internationale, avec une trajectoire très singulière.

Cette statue en bronze à cire perdue et peinture date de 1991. Elle représente un homme nu, trapu, la coupe au bol ; érigeant vers le ciel un coq coloré, emblème politique et patriotique français. D’ailleurs le titre de l’œuvre « Liberté chérie » est assez évocateur, puisque c’est une expression tirée du sixième couplet de La Marseillaise, l'hymne national français.

Martial Raysse was born in 1936 in Golfe-Juan, France; At the end of the 60’s he was an abstract painter quite well-known. Over the years, he suddenly stopped painting activity to dedicate himself to object assemblies, responding to what he calls “the hygiene of the vision”; a concept supposed to give an answer to the world modernity and the consumption society, of this era. The success was immediate.

Later on, he became one of the New Realists (such as Arman, Hains, Tinguely…), then Raysse was nicknamed the ”Great French pop artist”. During this period, he multiplied innovations with the use of neons and even films, integrated in his paintings. Similarly, he revisited feminine archetypes, made popular by advertising and masters of the past, with the same insolence and virtuosity. These works promoted him to the rank of international artists. Raysse renewed his production during his “shamanic years”, where he voluntary retired from the art world and from the dominating movements, with a production of experimental videos, among them the famous series : Coco Mato and Loco Bello.

Considered as the man of the rupture with the variety of his work, Martial Raysse, is a French artist, world-wide known, with a very singular trajectory.
This bronze statue uses the technique of lost wax casting, made in1991. It represents a nude stocky man, with a bowl cut ; erecting to the sky a colored rooster, political and patriotic French symbol. However, the title ”Liberté chérie” is quite evocative, as it is an expression extracted of the 6th verse of La Marseillaise, French national anthem meaning literally « loved freedom ».

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Wim Delvoye

Sans titre (Car Tyre)

2007
Pneu de voiture taillé à la main
Hand-carved car tyre
81,5 x 19 cm

Connu pour son humour grinçant et sa maitrise des techniques artistiques les plus diverses, Wim Delvoye se fait connaitre dès les années 90 via ses porcs tatoués, ses engins de chantier élevés au rang d’édifices gothiques, ou encore ses cathédrales métalliques aux vitraux érotiques. Tous les médiums classiques se mélangent dans son œuvre, pour un geste qui ose mêler aujourd’hui, dans la tradition flamande du Moyen-Âge d’un Pieter Brueghel, le trivial du quotidien au politique et au sacré.

L’œuvre Sans titre (Car Tyre), appartenant à la Collection Bernard Magrez, fait partie d’une série de pneus de camions sculptés et gravés à la main, réalisée par l’artiste entre 2007 et 2009. Il s’agit d’exemplaires uniques dont les motifs floraux, arabesques ou encore formes géométriques ne sont pas sans rappeler le vocabulaire ornemental du Moyen-Âge.

L’artiste, collectionneur d’art médiéval, entretient une relation forte avec l’art ancien, et en particulier l’art gothique. Sa réappropriation de l’art médiéval sur des objets industriels du quotidien peut se lire à la fois comme la parodie d’une forme artistique galvaudée, mais aussi comme un véritable hommage aux prouesses des architectes et artisans du passé.

Known for his caustic humour and his mastery of a wide range of artistic techniques, Wim Delvoye gained recognition in the 90s with his tattooed pigs, his construction machines raised to the rank of gothic buildings, or his metallic cathedrals with erotic stained-glass windows. His work mixes all sorts of classic media, in a gesture that boldly fuses the medieval Flemish tradition of a Pieter Brueghel with everyday triviality, and the fields of politics and sacredness.

The piece Untitled ( Car Tyre ), which belongs to the Bernard Magrez Collection, is part of a series of sculpted and hand-carved truck tires that the artist produced between 2007 and 2009. They are all unique copies, the "oral motifs, arabesques, and geometrical forms of which cannot fail to evoke the ornamental vocabulary of the Middle Ages.

The artist, who is a collector of medieval art, entertains a strong relationship with antiques, particularly with Gothic art. His reinterpretation of medieval art applied to everyday industrial objects can be understood both as a parody of a hackneyed art form, and as a true homage to the achievements of the architects and craftsmen of the past.

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Victor Vasarely

Sans titre

2010
Sérigraphie
100 x 80 cm

Victor Vasarely est né en 1906 en Hongrie, décédé en janvier 1997 à Paris. De ses brèves années d’études il va conserver une volonté presque scientifique d’accumuler les connaissances avec méthode et objectivité. En 1929, il entre à l’académie Mühely, une école des Beaux-Arts qui applique les principes du Bauhaus, célèbre école des arts et métiers, fondé en 1919 et qui a marqué l’architecture moderne. D’éminents artistes y ont enseigné tels que Vassily Kandinsky, Paul Klee, que Viktor Vasarely rencontrera et qui le laisseront marqué par l’abstraction, alors que le cubisme, le surréalisme, l’optique et la couleur le fascinent. En 1930, il quitte Budapest et s’installe à Paris où il travaille comme graphiste et conseillé artistique dans de grandes agences de publicités. Il poursuit alors ses recherches sur la perspective, les jeux d’ombre et de lumière ainsi que sur l’abstraction. En 1965 est exposé au MoMA de New York pour « Responsive Eye » initiée par Willian G. Setz. Cette exposition présente ce que l’on va alors appeler l’Op Art et dont Victor Vasarely est considéré comme le créateur. L’exposition du MoMa influencera et popularisera le mouvement aux Etats-Unis et en Europe. Par la suite de nombreux artistes pratiqueront cet art de manière plus ou moins complète, de Daniel Buren à François Morellet en passant par Alexander Calder.

L’Op Art est un principe artistique travaillant sur l’illusion d’optique. Ce mouvement peut se définir par l’exploitation de l’œil du spectateur à travers des illusions et des jeux d’effets optiques purement visuels – à la différence du cinétisme. Il en résulte des œuvres abstraites et colorées donnant une impression de mouvement et de lumière. La première œuvre majeure de Victor Vasarely, Zebra (1938), réalisée pendant sa carrière de graphiste à Paris, est considérée comme le premier exemple de l’Op Art. Elle dévoile des bandes diagonales noires et blanches tordues, contorsionnées donnant l’illusion d’un zèbre assis. Ici, c’est un jeu sur la contorsion des carrés qui crée l’impression de trois demies-sphères volumineuse. Le jeu des couleurs est celui du couple complémentaire bleu et orange de leurs camaïeux vers le contraste le plus sombre. Seuls les carrés jaunes, posés sur leur pointe, conservent leur unique teinte.

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Pierre Soulages

Composition

Lithographie en deux couleurs sur Arches
Bicolored lithography on Arches paper
76, 50 x 53 cm

Pierre Soulages est né en 1919 à Rodez. Déjà peintre, c’est lors d’un séjour à Paris qu’il découvre le travail de Cézanne et Picasso. Mobilisé pendant la Seconde Guerre, ce n’est qu’en 1946 qu’il s’installe à Paris afin de se consacrer pleinement à la peinture. Ses toiles abstraites et sombres, où le noir domine, sont aussitôt remarquées sur la scène internationale tant elles diffèrent de la peinture à demi-figurative et très colorée de l'après-guerre. En 1979, Pierre Soulages expose au Centre Georges Pompidou ses premières peintures mono-pigmentaires, utilisant le « noir-lumière » ou « l’outre-noir ». Ce travail est fondé sur la réflexion de la lumière par les états de surface du noir. En 2010, à l’occasion des 90 ans du peintre, le Centre Pompidou consacre cette fois-ci une grande rétrospective à cette figure majeure de l’abstraction française.

L’œuvre imprimée de Pierre Soulages est plus restreinte que son œuvre peinte, bien que l’artiste ait manifesté un intérêt profond pour différentes techniques d’impression comme la gravure, la lithographie et la sérigraphie. Ces gravures ou lithographies n’ont jamais été réalisées de manière régulière, mais par période, que l’artiste qualifie de « crise ». « Pour la gravure comme pour la peinture, je travaille poussé par une passion […] J’aime bien me jeter à fond dans une technique et ne penser qu’à ça, oublier que je suis, que j’ai été peintre. »

Il réalise également durant trente ans des séries d’estampes qui vont accompagner son travail de peinture jusqu’à la découverte de l’outre noir qui le fait passer à une « peinture autre ». Le dépouillement de ses constructions, la sobriété radicale de sa peinture de geste, le caractère contenu de l’énergie qui s’y déploie évoquent néanmoins les traits d’un calligraphe. Sa « peinture de geste » reste jusqu’à ce jour fidèle à cette même réduction de moyens, parfois perçue comme l’expression d’une sereine gravité, parfois comme celle d’une force vitale dénuée de sentimentalisme mais empreint d’une grande spiritualité.

Pierre Soulages was born in 1919 in Rodez. He was already a painter when he discovered Cézanne’s and Picasso’s works during a stay in Paris. Mobilized during World War II, he settled in Paris in 1946 to dedicate himself entirely to painting. His abstract and dark canvasses, where black dominates, are immediately noteworthy on the international art scene, so much they differ from the post-war, colored, semi figuration. In 1979, Pierre Soulages exhibited at the Centre Georges Pompidou his first monopigmentary paintings, using the “noir lumière” or “outre-noir”. This work is based on the reflection of layers of the black surface. In 2010, on the occasion of the 90th birthday of the painter, the Centre Pompidou consecrated the French abstractionist artist through a great retrospective.

The printed work of Soulages is more limited than his painted work, even though the artist expressed a deep interest for the several printing techniques such as etching, lithography and silkscreen. Such etchings or lithographs were not made regularly, but periodically; the artist calls considered these periods as “crisis”. “For etching like paintings, I work pressed by a passion […] I like to throw myself completely into a technique and just think about it, forget what I am, that I am a painter.”
During thirty years, he also made engraving series which will come with his painting work until the discovering of “outre-noir” which make him to shift towards a different painting. The starkness of his constructions, the radical sobriety of his gestural painting, the sustained energy which is deployed express however the work of a calligrapher. His gestural painting stays to date faithful to this economy of means, sometimes seen as the expression of a serene gravity, sometimes seen like a vital force deprived of sentimentalism, but marked with great spirituality.

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Peter Doig

Canoë-Island

2000
Sérigraphie en couleurs sur papier
Colour silkscreen print on paper
72.5 x 99 cm

L’artiste britannique Peter Doig ( né en 1959 à Edimbourg ) exploite dans ses images des sources photographiques hétéroclites ( cartes postales, sites internet, magazines… ) qu’il assemble et travaille au travers de peintures mais aussi de différentes techniques d’impression comme la lithographie ou la sérigraphie.

La composition de la sérigraphie Canoë Island rappelle une des peintures les plus célèbres de Peter Doig 100 years ago ( 2001 ). On y retrouve un canoë ainsi qu’une île en arrière-plan. L’image du canoë est inspirée par le film Vendredi 13 ( film d’horreur américain réalisé par Sean S. Cunningham en 1980 ) et l’ile représentée en arrière-plan est celle de la Trinidad dans les Caraïbes, où l’artiste s’est isolé depuis 2002. L’assemblage des différents éléments crée un univers entre utopie et mirage. Cette impression est renforcée par la mysticité de cette scène grâce aux couleurs saturées, aux effets de solarisation et au travail de la matière.

Le personnage installé dans le canoë est une reproduction de la rock star Berry Oakley, choisi par l’artiste pour son apparence mystique oscillant entre figure christique et hippie. L’artiste dit : « ce qui m’intéresse, c’est la figure archétype de ce personnage ». Ce qu’il recherche, c’est l’universalité de la figure qui évolue dans une atmosphère ambiguë où l’homme remet en cause sa place dans la nature.

In his pictures, British artist Peter Doig (born in Edinburgh in 1959) makes use of various photographic sources ( postcards, websites, magazines… ) that he assembles and models using paint as well as different printing techniques, such as lithography or serigraphy. The composition of the Canoe Island serigraph is reminiscent of one of Peter Doig’s most famous paintings, 100 Years Ago ( 2001 ). A canoe and an island are also featured. The image of the canoe was inspired by Friday the 13th ( a horror movie directed by Sean S. Cunningham in 1980 ) and the island pictured in the background is Trinidad, in the Caribbean, where the artist has lived isolated since 2002. The combination of these different elements shapes a universe caught between utopia and mirage. This impression is reinforced by the mystical quality of the scene, conveyed by saturated colours, solarisation effects, and reworked media.

The character sitting in the canoe is a reproduction of rock star Berry Oakley, chosen by the artist for his mystical, part-Christ, part-hippie aspect. “What interests me is the archetypal aspect of that character,” says the artist. What he is looking for is a universality of a figure that evolves in an ambiguous atmosphere, where man can question his position in nature.

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Moataz Nasr

Khayameya

2011
Allumettes sur bois, Plexiglas
Matches on wood, Plexiglas
200 x 200 x 10 cm

Moataz Nasr (né en 1961 à Alexandrie) s’impose désormais comme l’un des artistes égyptiens les plus importants de sa génération. C’est après des études d’économie, qu’il commence sa carrière artistique en installant son atelier dans le vieux Caire.

Moataz Nasr est un artiste polyvalent, utilisant la peinture, la sculpture, la photographie, la vidéo pour mettre en place des installations qui laissent une grande liberté d’exploration au spectateur. Son travail est marqué par sa culture égyptienne, et le processus de mutation entamé dans le monde islamique. Les symboles d’appartenance, jusque-là sujet de divisions et de conflits, deviennent des abstractions symboliques ouvertes à tous.

Le nom de cette œuvre en est le reflet. Intitulée Khayameya, elle porte le nom d’un métier d’art ancestral égyptien, celui de la fabrication de tentes. C’est aussi le nom utilisé pour désigner une rue au Caire où sont rassemblés tous les fabricants traditionnels de tentes qui ont dû, pour survivre, diversifier leurs supports. Désormais, ils réalisent leurs peintures sur des étoffes murales. Ici, l’artiste s’inspire de ces dessins traditionnels pour réaliser des œuvres composées de milliers d’allumettes. Des allumettes organisées tel un motif oriental, mais qui insiste sur le potentiel inflammable des tensions que connaît actuellement la région.

Moataz Nasr has now made his name as one of the major Egyptian artists of his generation. After studying economics, he started working as an artist when he set up his studio in Old Cairo.

Moataz Nasr is a versatile artist who uses painting, sculpture, photography, and video to create installations that leave the viewer with great freedom of exploration. His work is marked by the Egyptian culture and the mutation process that the Islamic world has undertaken. The symbols of religious affiliation, which are usually the subject of divisions and conflicts, become symbolic abstractions open to all.

The name of this piece is its reflection. Its title, Khayameya, refers to the name of the ancestral Egyptian craft of tent-making. It is also the name of a street in Cairo where all the traditional tent-makers gather, and where they have been compelled to widen the range of their supports in order to survive, and now paint on mural canvases. In this case, the artist found inspiration in the traditional paintings to create a series of pictures made out of thousands of matches. The matches are arranged to form an oriental pattern, which insists nonetheless on the inflammable potential of the tensions that the area is currently undergoing.

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Martin Dammann

Was bleibt

2012
Aquarelle et crayon sur papier, plexiglas et aluminium
Watercolour and crayon on paper, Plexiglas, and aluminium
144 x 142,5 cm

Martin Dammann est né à Friedrichshafen, en Allemagne en 1965. Il étudie aux Beaux-Arts de Brême puis à Berlin. Diplômé en 1995, il enchaîne les expositions et remporte plusieurs prix dont celui du ZKM de Karslruhe. L’œuvre de Martin Dammann porte sur les multiples aspects de la relation entre les images et ce qu’elles représentent. Celle-ci se ressent particulièrement lorsque le contenu des images se révèle pesant. C’est par exemple le cas de la photographie de guerre, devenue un point de départ important dans le travail de l’artiste, et qu’il emploie dans un grand nombre de supports, aquarelles, dessins ou travaux de photographie ; mais également en vidéos, frottages et installations. Chacun des éléments des œuvres, comme la technique de peinture, le contenu, le format et le titre, est souligné, souvent en contradiction avec les autres. Ainsi naît une sorte d’équilibre n’autorisant plus aucune interprétation à même de les réunir tous. Ce n’est plus un message de l’artiste au spectateur, celui-ci doit se sentir libre d’observer et analyser ses réactions et ses interprétations face aux œuvres. Martin Dammann a reproduit, le plus souvent en les agrandissant, une douzaine de photographies noir et blanc, extraites d’albums tenus par des soldats allemands de la Seconde Guerre mondiale, clichés sur lesquels ces derniers apparaissent travestis en femmes.

A l’autre extrémité de son travail, de grandes aquarelles colorées, dont les motifs sont eux aussi empruntés à des photographies. Sur papier ou sur film plastique, les tâches d’eau teintes de Martin Dammann esquissent des groupes, parfois un couple, posant face à l’objectif. On y distingue les hommes des femmes, l’environnement, un paysage ou une route, un pont, quelques détails dans la coiffure ou le vêtement qui datent la prise de vue, tandis que des éléments nous échappent à l’intérieur des contours incertains.

Martin Dammann was born in Friedrichshafen, Germany, in 1965. He studied at the School of Fine Arts in Bremen, then Berlin. He graduated in 1995, has since then held a long string of exhibitions, and been awarded several prizes, including the ZKM Karlsruhe prize. Martin Dammann’s work approaches the multiple aspects of the relationship between images and what they represent. This relationship can especially be felt when the contents of the images happens to be heavy. This is the case, for instance, with war photography, which has become an important starting point in the artist’s work, and which he uses with a great variety of media – watercolours, drawings, or photography, but also videos, rubbings, and installations. Each of the elements in the works, such as the painting technique, the contents, the format, and the title, is highlighted and often in contradiction with the others, thus giving rise to a kind of equilibrium, which prevents the least interpretation that might link them all together. This is no longer a message from the artist to the audience, who must feel free to observe and analyse its reactions and interpretations when confronted with the works. Martin Dammann has reproduced, mostly by blowing them up, a dozen black and white photographs, taken from albums that were kept by German soldiers during World War II, and in which they often appear dressed as women. The other facet of his work consists in large, vibrant watercolours, which also borrow their motifs from photographs. On paper or plastic lm, Martin Dammann’s painted water stains depict the outlines of groups, sometimes couples, posing in front of the camera. One can make out the men and women, surroundings, a landscape or a road, a bridge, a few details in the headdress or the clothes that date from the time the photograph was taken, whereas other elements are eluded amid the uncertain contours.

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artiste

oeuvre

2010
french
english
152.4 x 101.6 cm

texte
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